Je reproduis ci-dessous un ancien éditorial de Jean-Marie Piel paru dans la revue Diapason de Mars 1997
et intitulé "Une découverte révolutionnaire". Mes réflexions personnelles viendront à sa suite:

Une découverte révolutionnaire

Depuis des années, le « son» des câbles pose à la communauté scientifique des problèmes non résolus. Toutes les hypothèses ont été envisagées, toutes les théories examinées.
Toutes sauf une, celle des « microdécharges d'interface» récemment élaborée par Pierre Johannet, chercheur à la direction des études et recherches d'EDF. Neuve et fondamentale, cette théorie s'applique à tous les composants électroniques. Par sa portée, elle devrait révolutionner le domaine de la haute-fidélité dont elle explique tous les paradoxes.

Pour les physiciens orthodoxes, la haute fidélité est devenue un domaine extrêmement irritant. Il n'existe pratiquement plus de corrélation entre les mesures et l'écoute, et le marché mondial du « haut de gamme » tend à se développer sur des concepts dangereusement ésotériques. Même les plus grandes marques s'y mettent. Le foisonnement des câbles « spéciaux» atteignant parfois des prix vertigineux illustre bien ces tendances irrationnelles qui défient le scientifique. Il est évidemment possible d'en sourire avec commisération. Cependant le phénomène a pris aujourd'hui une telle ampleur qu'on ne peut plus l'éluder sans une certaine dose de mauvaise foi.
Après être passé par toutes sortes d'hypothèses scientifiques, un chercheur, Pierre Johannet, vient de faire une découverte fondamentale qui donne enfin la clef de tous ces paradoxes autour desquels la hi-fi tourne depuis des années. Sa réflexion est partie de la plus troublante d'entre elles - surtout pour un ingénieur EDF! -: comment s'expliquer l'influence audible du cordon secteur d'un appareil- un mètre de câble - alors qu'il vient après des kilomètres de lignes électriques? Un tel phénomène a toutes les apparences de l'absurdité. Il semble si contraire à la raison qu'on serait tenté de le nier. C'est en voulant le comprendre que Pierre Johannet a eu l'idée de sa théorie.
Cette théorie qui repose sur les « microdécharges d'interface» est simple comme toutes les grandes idées. Elle stipule que partout où du courant passe dans un conducteur, il se produit à l'échelle moléculaire des microdécharges au niveau de l'interface conducteur/isolant.

Les microdécharges correspondent à des petits claquages de très courte durée. A la différence de l'électricité statique, elles sont audibles car elles sont générées et modulées par le signal audio. Sortes de pics à très hautes fréquences, elles s'éliminent d'elles-mêmes et se recréent au fur et à mesure dans la longueur des câbles. D'où l'influence audible des seuls derniers mètres de câble secteur. Un câble traité spécialement pour neutraliser ces parasites (brevet EDF) a aussitôt démontré de façon spectaculaire le bien-fondé de cette théorie. Des câbles de haut-parleurs et de modulation sont aussi soumis au phénomène des microdécharges. Leur intensité dépend de nombreux facteurs: d'abord du courant mais aussi de la nature du diélectrique, de son contact plus ou moins étroit avec le conducteur et de l'état de surface de ce dernier. Ce point est très important car il explique enfin, à résistivité égale, les différences de « son » liées aux différents métaux - cuivre, argent, or, etc. Dès qu'ils sont traversés par un courant, même très faible, tous les composants électroniques (à l'exception des tubes qui travaillent dans le vide) sont le siège de microdécharges plus ou moins intenses. Le champ d'application de la théorie de Pierre Johannet est donc gigantesque. Il devrait largement déborder le cadre de la hi-fi pour s'étendre à la vidéo, à la micro-informatique et à la métrologie.

Déjà dans le domaine de la hi-fi, cette théorie permet de comprendre mille phénomènes bien connus et mal expliqués comme, par exemple, l'influence audible des vibrations sur des maillons purement électroniques tels que les amplificateurs. Les microdécharges sont en effet très sensibles aux moindres vibrations. Elles sont aussi tributaires du degré hygrométrique de l'air et de sa température... Elles paraissent si omniprésentes qu'on se demande pourquoi leur existence n'a pas été découverte plus tôt. Très pernicieuse, la raison principale est que les moyens qui devraient les combattre en génèrent eux-mêmes. C'est notamment le cas des condensateurs que l'on dispose aux extrémités de certains câbles. Difficile d'isoler le mal quand le remède y participe!
Il reste donc-à élaborer les bons remèdes. Pierre Johannet en a trouvé quelques-uns dont l'impressionnante efficacité audible a achevé de nous convaincre. Ils font l'objet de licences EDF et ne manqueront pas d'intéresser de nombreux constructeurs. Nous avons écouté une chaîne ordinaire traitée contre les microdécharges et avons été stupéfait par une qualité dépassant largement ce que l'on a su faire de mieux jusqu'à présent. Aussi sommes-nous persuadé que cette découverte va enfin faire sortir la hi-fi de l'ésotérisme et lui donner les moyens de progrès inespérés et enthousiasmants.
Fin de citation

Personne... sauf peut-être une seule!

Cette découverte de Pierre Johannet(*) a-t-elle révolutionné la hi-fi? Les constructeurs de matériels audio en ont-ils tirés des avancées qui auraient profité aux mélomanes? Non, rien de tout ça n'est arrivé et quatorze ans après cette découverte, la révolution annoncée a fait un flop, les choses n'ont pas avancé d'un millimètre. Ionostat - version audiophile AA - brevet P. JohannetLa controverse sur le Ionostat, autre appareil inventé par Pierre Johannet (en 2004) pour régler cette fois des problème liés à l'air, a longtemps alimenté les polémiques dans les forums et puis le feu s'est éteint.
Un seul chercheur a, à ma connaissance, exploré plus avant la voie ouverte par Pierre Johannet et a apporté des solutions innovantes, et souvent surprenantes. Ce chercheur discret a pris le pseudonyme de Audiophile AA (on comprend son prudent anonymat quand on a lu les réactions souvent stupides des forums hi-fi concernant le Ionostat).

Selon l'audiophile AA, les micro-décharges d'interface ne sont qu'une des composantes des nombreuses perturbations que subissent de nos jours les chaines Hi-Fi, et en particulier les musiques mises sous leur forme numérique. Les solutions se trouveraient donc principalement en dehors des appareils audio et non dans leurs circuits ou dans leurs composants, encore que les tubes à vide soient dans l'histoire un peu mieux lotis que les semi-conducteurs.Seraient concernés les câbles secteur et modulation, les meubles, le sol, le milieu aérien, le contexte électromagnétique local etc.

40 ans de recherches hi-fi

Les fichiers personnels de l'audiophile AA, constituaient la somme de ses recherches en Hi-Fi durant plusieurs décennies. Ces fichiers ont été longtemps accessibles et téléchargeables en ligne, et ils foisonnaient de trouvailles originales. Originales, c'est le moins qu'on puisse dire avec par exemple le COT
COT coupleur optimiseur de terre - par l'audiophile AA
Fort heureusement toutes les trouvailles de AA n'avaient pas une tel aspect! Hélas il semble qu'on ne trouve plus ses fichiers perso sur le site qui les hébergeait (Le coin audiophile, sur le site Apiguide.net). Dommage!

La hi-fi de qualité a disparu

Mais qui s'en soucie en 2014 ? Selon les fabricants, il n'y a plus de marché pour la hi-fi de qualité, ni pour la hi-fi seule. Elle a été dévorée par le home-cinéma d'un côté et par le téléphone mobile de l'autre Les consommateurs seraient, dans leur très grande majorité, très satisfaits de leur mp3 écouté sur leur iPhone.
Sur le blog de AA il est fait état d'une possibilité de mise en relation entre mélomanes audiophiles bidouilleurs qui pourraient partager ces fichiers, c'est peut-être une ultime chance de retrouver cette manne que représentent les fichiers perso de AA.



(*) http://www.supelec.fr/ecole/radio/Audio_coding_flux_2005.pdf
http://www.thf.fr/uTheorie/TheoriePJouhanet.htm