Melophile Discophile Audiophile

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jeudi, octobre 27 2016

Lecture Hi-Fi dématérialisée... avec Laser

Plus d'une année est passée depuis ma dernière visite chez AA (voir mon billet d'Août 2015 sur sa Piezospire). C'est chaque fois une découverte, à la fois musicale et technologique.

Musicale, parce qu'il semble qu'il est toujours possible en reproduction Hi-Fi de s'approcher plus près de la musique vivante, live, chez soi, sur un (très) bon système stéréo. La quête parait inépuisable, infinie, surtout quand elle met en œuvre des modes d'action liés à la psychoacoustique ou à la physiologie du corps humain. Des morceaux que je connaissais pourtant bien m'ont paru encore plus convaincants, emballants même.

Technologique, parce que les trouvailles de AA sortent délibérément de tout ce qui existe sur le marché de la Hi-Fi, même la plus ésotérique, hi-end, même dans le haut de gamme le plus délirant. Je me demande où il va puiser son inspiration pour concocter par exemple sa dernière bidouille, la Parabole Laser.
Parabole Laser Hi-Fi audiophile
L'appareil est constitué d'une parabole recouverte de quartz et de plusieurs Lasers, des pointeurs rouges et un pointeur violet. En face de lui de l'autre côté de la pièce est installé un récepteur lui aussi équipé d'un Laser rouge. Ce système génère deux (peut-être trois?) rayons invisibles qui traversent la pièce d'écoute transversalement à mi distance des enceintes acoustiques et de l'auditeur. Ces faisceaux sont émis à hauteur de tête d'un côté à l'autre, et les émetteurs comme les récepteurs sont hors de la vue de l'auditeur.
Laser récepteur réémetteur
On ne peut savoir visuellement si les engins sont actifs ou pas. Par contre l'oreille, elle, le perçoit instantanément. La décision est vite prise, pas question d'écouter la musique sans ces machins quasi magiques. Oui, ce sont des baguettes magique qui insufflent une vie et une crédibilité ahurissantes à la musique reproduite.

Le Laser de retour!
Il est amusant de constater que AA, qui n'écoute plus que de la musique dématérialisée en mode SARD++, sans aucun support physique matériel, sans lire de disque dur, sans lecture de CD audio, renoue avec le Laser mais en tant qu'accessoire acoustique, sans aucune connexion avec la chaine hi-fi. Quant à savoir quels phénomènes aériens sont mis en action pour expliquer un tel effet bénéfique sur le rendu sonore, bien malin qui pourra le dire.
Si la mise en place du système Parabole-Laser parait relativement simple, les paramètres de réglage sont très pointus d'après AA et mettent aussi en œuvre des principes iconoclastes de AA comme des pseudo-connexions distantes à couplage magnétique.
Oui, c'est vraiment dommage que AA ne publie plus!

lundi, février 16 2015

Un audiophile musicien et perspicace (1. le vibrato)

Jean-Marie Piel, ancien rédacteur en chef de la revue Diapason, chroniqueur et critique de matériels hi-fi nous a quitté en octobre 2014.
http://www.diapasonmag.fr/...e/l-hommage-de-diapason-a-jean-marie-piel
Jean-Marie Piel, Audiophile hors pair & Ancien rédacteur en chef de Diapason
Le monde des audiophiles mélomanes a perdu avec la mort de J-M Piel un de ses membres les plus éminents.
C'est au travers de quelques uns de ses éditoriaux que l'on peut mesurer toute la finesse de ses analyses et la pertinence de ses propos.

Chronique de Jean-Marie Piel publiée dans la revue Diapason en novembre 1999

Un vibrato qui en dit long


Ondulation volontaire et contrôlée d'une note, le vibrato est utilisé par tous les musiciens ou presque, Acoustiquement il complique singulièrement le signal, Aussi sa bonne restitution sonore est-elle fort révélatrice des finesses d'une chaîne,

Quand on demandait, il y a vingt ans, à Jean-Claude Risset, alors directeur de l'Ircam, si ses laboratoires étaient capables de reconstituer fidèlement le son d'un violon, sa réponse était: « Oui, à condition qu'il soit dépourvu de vibrato. » Alors, trouble-fête le vibrato? Il corse à ce point les choses? Sans doute puisque les ordinateurs les plus puissants de l'époque - on a fait beaucoup de progrès depuis - étaient insuffisants pour analyser et synthétiser ce phénomène acoustique d'une redoutable complexité.
Bien sûr tous les vibratos ne sont pas de même nature. Les uns jouent seulement sur la hauteur des sons. Les autres sur leur amplitude. Et d'autres encore sur la combinaison des deux. Ils représentent à la fois une modulation de fréquence et d'amplitude.
La périodicité de l'ondulation elle-même varie selon les musiciens, et selon l'expression, la couleur, l'accent qu'ils veulent mettre sur tel ou tel passage.
Des expériences ont démontré qu'on distingue facilement cette ondulation tant que sa cadence ne dépasse pas six ou sept périodes par seconde (ce qui correspond à un vibrato très serré). Au-delà, curieusement, la perception change de nature et laisse place à une sensation de hauteur fixe.
De nombreux chercheurs se sont penchés sur les raisons d'être du vibrato. Pour simplifier, il semblerait qu'elles répondent à trois problèmes différents.
Le premier pourrait être d'ordre neurologique. Un son fixe stimule toujours les mêmes cellules nerveuses qui se fatiguent et atténuent plus ou moins vite son efficacité. Avec un vibrato de hauteur elles ne sont pas sollicitées en permanence et ont le temps de récupérer. Résultat: une note « vibrée » paraît subjectivement plus intense qu'une note fixe.

Le deuxième est d'ordre acoustique. Tous les lieux de concerts, y compris les meilleurs, sont affectés d'irrégularités de réponse et de pics de résonances plus ou moins marqués.
Si les musiciens émettent des sons qui correspondent à ces pics, leur intensité se trouve renforcée au détriment des autres sons. En faisant osciller rapidement la hauteur des notes, on risque moins d'éveiller les résonances et on obtient ainsi une meilleure intelligibilité du discours musical. Ce type de signal est d'ailleurs connu et utilisé par les acousticiens - sous la dénomination de «son vobulé» pour relever des courbes de réponse dans des salles réverbérantes. Le troisième est d'ordre musical. On le sait, le vibrato offre l'avantage non négligeable de rendre moins critique l'exactitude des intervalles. En créant un flou (dont l'amplitude dépasse couramment un quart de ton) autour de la hauteur des notes, il masque des écarts de justesse qui ressortiraient sans son secours. Les musiciens baroques qui en usent avec parcimonie (ils le considèrent comme un ornement occasionnel et non comme un traitement permanent du son) jouent à cet égard beaucoup plus à découvert et cela s'entend parfois ... Mais il serait évidemment caricatural de ne voir dans le vibrato qu'un cache - misère, qu'un artifice pour dissimuler une justesse incertaine. Lorsqu'il est bien contrôlé il est aussi là pour rendre une interprétation plus expressive, plus prenante. En faisant vibrer de façon distincte les sons, il les fait vivre et y inscrit une émotion directe, presque analogique. Il permet en outre de mettre du mouvement dans une seule note, de l'accélérer ou de la ralentir selon la vitesse des ondulations. Pour de nombreux musiciens, il représente donc beaucoup plus qu'un simple procédé technique. Il constitue un paramètre majeur de leur sonorité - un paramètre qui, à lui seul, la rend presque identifiable. Car c'est aussi cela un vibrato: l'empreinte sonore et émotionnelle d'un artiste.
Parce qu'il complique considérablement le signal sonore, peut-être aussi parce qu'il fait vivre les notes, parce qu'il est la signature instantanée de l'artiste et qu'il véhicule parfois jusqu'aux palpitations de l'âme, rien de plus précieux, rien de plus fragile et volatile que sa reproduction. En cela, elle est extrêmement révélatrice.

En choisissant votre chaîne, prêtez une attention toute particulière aux vibratos, dans leur infinie variété Si vous savez les écouter, ils vous en diront long sur l'aptitude à restituer les plus infimes variations d'intensité de hauteur, de timbres où se nichent des trésors d'interprétation et de musicalité .

lundi, avril 14 2014

Les grands labels des années glorieuses du disque noir

RCA Living StereoRCA Victor Living Stereo, MERCURY Living Presence et DECCA ont produit pendant plus d'une décennie un grand nombre de disques qui ont bénéficié d'une exceptionnelle qualité d'enregistrement mettant en œuvre seulement 3 micros. Soit 2 micros cardioïdes plus 1 omnidirectionnel, soit 3 omnidirectionnels (MERCURY). DECCA plaçait ses 3 micros sur un T inversé, le célèbre "Decca tree", obtenant une qualité sonore à l'origine du slogan "The Decca Sound".
De son côté La Columbia Records ne chômait pas, avec la pléiade de vedettes qu'elle distribuait, en partie du fait de son antériorité historique. Dès 1946 Columbia avait en effet édité le premier microsillon en 33t/mn (des œuvres de Mendelssohn et Tchaïkovski). On retrouve ses enregistrements mythiques dans la collection "Columbia Masterworks".

L'âge d'or de la stéréophonie

Mercury Living PresenceCes "Golden Sixties" coïncidaient avec les débuts de la stéréo et bien sûr toute la chaine de production était entièrement analogique depuis l'enregistrement jusqu'au pressage final du disque noir 33T. Tous les appareils électroniques étaient alors à tubes. Les tourne-disques "grand public" étaient équipés de cellules de lecture piezo électriques, puis avec le début de la HI-Fi de cellules magnétiques à aimant mobile et seul le mélomane fortuné ou le professionnel pouvait s'offrir les rares et coûteuses cellules à bobines mobiles.

DG original ImageLes pionniers de la prise de son

Ils avaient tout à inventer pour faire de bonnes prises de son stéréophoniques. Leur seul critère était de comparer si ce qu'ils avaient enregistré reflétait bien ce qu'ils avaient entendu en direct. Avec du pragmatisme, de l'oreille, du talent et pas de théorie, en se débrouillant avec les moyens techniques de l'époque,ils firent des prouesses.



Quelques noms à retenir:

  • Richard Mohr et Lewis Layton pour RCA (discographie)
  • Robert Fine et Wilma Cozart pour MERCURY (discographie)
  • Kenneth Wilkinson et Roy Wallace pour DECCA (discographie)
  • Douglas Larter et Walter Legge pour EMI (discographie)
  • Fred Plaut et Bill Porter (studios Nashville) pour COLUMBIA (discographie)
  • Günter Hermanns et les Emil Berliner Studios pour DG (discographie)

EMI Masters Tous ces responsables des prises de son ont fait un travail rarement (jamais?) été égalé par la suite. Voir leur nom dans le livret du CD ou sur la pochette du disque noir est (presque(*) une garantie contre tout ratage de l'enregistrement.
Chaque label faisait ses propres recherches dans la prise de son et en gardait jalousement le secret. La vive concurrence dopait la créativité.

Quand le numérique sauve l'analogique de l'oubli

The DECCA SoundNous avons maintenant la chance d'avoir accès aux bandes mères analogiques, bandes magnétiques ou films magnétiques, de l'époque dans une remastérisation soignée en 20 ou 24 bits qui les restituent à 100%... et donc d'éviter les nombreux défauts du disque microsillon. Car oui, les vinyles en ont des défauts, croyez-moi en tant que vieux discophile, et pas des moindres. La même matrice pouvait produire jusqu'à 10 000 disques vinyle mais seuls les 1 000 premiers étaient de la meilleure qualité, et encore... Tomber sur un bon pressage de 33T relevait de la roulette russe avec 3 balles sur 6 dans le barillet! Il faut aussi savoir que les toute-premières numérisations des disques noirs étaient peu satisfaisantes au début, parfois carrément décevantes.

Presque tous les grands labels ont fait une nouvelle remastéristation d'une partie de leur catalogue dès que la technique numérique a pu utiliser des outils de traitement performants et un encodage de meilleure qualité sur un nombre de bits accru. Ainsi les Emil Berliner Studios firent-ils un remarquable travail de remastérisation pour DG dès 1990-91, d'autres labels profitèrent de leurs bandes-mères en 3 pistes pour sortir une version SACD multicanal. Attention, souvent les pochettes des CD sont reprises à l'identique dans anciennes. Bien choisir les CD réédités après 1990 et avec la mention "Remastered" ou "Digitally Remastered".

L'actualité des anciennetés

Vous aurez compris que ce blog parlera surtout des "anciens" mais qui sont loin d'être des antiquités. Il y a des centaines d'autres blogs consacrés aux dernières sorties en disques, aux tubes du jour et aux clips, il est inutile que j'en rajoute un. Mais si vous recherchez des trésors du passé discographique, alors peut-être que ce blog retiendra votre attention.
Originals Philips
Liens:

The Decca Sound : Secrets of the Engineers http://www.polymathperspective.com/?p=2484
http://www.philsbook.com/abbeyroad.html
http://audiophile.apiguide.net/?p=1194
http://culturecatch.com/music/columbia-LP-birthday
http://en.wikipedia.org/wiki/Columbia_Records


(*) Pourquoi ce "presque": Hélas toutes les remastérisations ne se valent pas. Les meilleures sont les simples numérisations en 24 bits refaites avec des convertisseurs A/N récents, issues des bandes originales, sans retriturage du mixage, sans bidouillages des pistes, par exemple pour diminuer le souffle de bande ou pour mettre en avant les voix des chanteurs. L'émotion pâtit chaque fois de telles malversations, sans parler de l'acoustique de salle, ni de la vie!


Le mythe du vinyle qui sonnerait mieux que le numérique:

- Audio myth: Vinyl better than CD?
- Are Vinyl Recordings Better than Digital?
- Disque noir vinyle, le retour? ou bien simple effet de mode?

Quelques sites Actualités & Forums Musique Classique:

ResMusica
Altamusica
Télérama
MQCD Musique Classique
Pianioweb
Classiquenews
Music-story
Concertclassic
ConcertoNet
Culturebox
Artistik rezo
Qobuz info
Symphozik
Classicstodayfrance
Cadenceinfo
Le coin du discophile classique
Parlons Musique
Autour de la musique classique
Le forum musique
Forum de la guitare classique
Toutes les musiques du monde
La musique classique
Forums usenet-fr; Musique classique
Forum Opéra
Opéra fr
ODB Opéra
Wikipedia: Portail de la Musique Classique

vendredi, avril 11 2014

La musique, c'est du bruit qui pense (Victor Hugo)

Voilà une affirmation de notre plus célèbre poète national qui pourrait bien avoir des difficultés à s'appliquer aujourd'hui à nombre de musiques... mais par courtoisie je n'en citerai aucune!

En fait tous les sons peuvent être musicaux en soi,comme certains bruits naturels ou encore les sons qu'on associe au silence. Tous les sons et même les "non-son", les silences, ont leur place dans un discours musical. Tout dépend de celui qui pense le discours et de celui qui le reçoit. Mais il faut aussi compter avec celui qui transmet un discours qu'il n'a pas lui-même écrit, l'interprète... et aussi la chaîne Hi-fi qui est supposée reproduire tout cela chez soi sans trahir personne.

Vous avez dit mélophile?


La musique qui enflamme l'esprit et l'âmeUn mélophile est une personne qui aime la musique, sans distinction de genre. Le mot est synonyme de mélomane, personne qui aime la musique mais... surtout classique, dans son sens courant. On remarquera au passage que mélophile ressemble beaucoup à audiophile. Mais si l'audiophile est souvent épris de technique, parfois plus que d'art, le mélophile ne voit dans toute technique qu'un simple moyen mis au service de la musique.

Mon blog sera donc consacré à la musique enregistrée. Cela depuis la création du microsillon et de la stéréo en 1954, jusqu'à l'actuelle musique numérique dématérialisée. Mes propos ne porteront que très accessoirement sur la hi-fi et encore plus rarement sur les matériels du commerce.