Melophile Discophile Audiophile

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mardi, juin 6 2017

Transition énergétique? pardon, énergique!

Je coupe quand je veux

En tant que mélomane faisant bon usage de mes deux oreilles pour écouter ma chaine hi-fi, j'ai depuis longtemps bani de mon domicile le CPL, et j'éteins ma box internet de façon à couper le Wifi. En effet, j'ai constaté que CPL et Wifi dégradaient sérieusement le rendu sonore de ma chaine, tant en numérique qu'en analogique. J'éteins aussi mes téléphones DCT et mon mobile. Certes c'est une petite contrainte mais la musique vaut bien ça le temps d'un concert chez soi. Bien sûr pour de la musique de fond, un tel luxe de précautions ne s'impose pas.

Linky c'est même si j'en veux pas

Si je fais cela, pour savourer mieux la musique, c'est parce que j'ai la possibilité de couper ces sources de pollution. Ce n'est pas du tout pareil que subir une nuisance non voulue 24h/24, généralisée dans toute ma maison par le réseau électrique, et subir en plus une pollution atmosphèrique accrue avec un brouillard électromagnétique encore plus dense, et sans aucune possibilité de m'y soustraire. Impossible de couper mon électricité pour stopper Linky, impossible d'éteindre les centaines de milliers de concentrateurs Linky qui travaillent par wifi, GPRS, 3G.
Comment le Linky collecte vos informations

Transition énergétique, qu'ils disent...

On appelle cela "la transition énergétique", loi voulue par Ségolène Royal (elle n'a que des très bonnes idées, c'est connu). En plus cela va nous coûter un bras, car le Linky en plus d'être inutile et nuisible pour l'utilisateur final, est déja obsolète. Son remplacement est d'ors et déjà prévu alors même que les installations du 1er ne seront pas terminées. C'est bien nous qui allons payer la note astronomique, personne d'autre. Et on va jeter à la décharge des millions de compteurs en parfait état de marche. Quelle gabegie, quel gaspillage, et quelle pollution.
Ah oui c'est beau la "transition verte".
Non merci, ce progrès là est une marche en arrière. Ce n'est pas ainsi que je conçois l'avenir.

Et vous? ça ne vous choque pas?

Ce n'est pas parce que mon électricité 230V 50Hz n'était déjà pas très propre à certaines heures de la journée qu'il est tolérable de la salir encore davantage et en permanence.
comment le CPL s'ajoute au 230v 50Hz
Et le principe de précaution inscrit dans notre constitution, on s'assoit dessus chez Enedis?

Peut-être une action collective aura-t-elle une chance de faire entendre notre voix, celle des rares mélomanes soucieux de préserver les quelques valeurs culturelles qui nous restent encore. Voici un lien vers un cabinet d'avocats - cliquez ici - qui a ouvert une telle action de groupe anti Linky (l'équivalent des Class action aux USA)

Gazpar le propre

Le compteur communicant Gazpar est l'équivalent chez Gaz de France/Grdf du Linky pour EDF/Enedis. Mais lui, il ne pollue pas le 230V 50Hz avec du CPL, il n'irradie pas tout le réseau électrique du domicile, il n'est pas non plus intrusif. Gazpar enregistre la consommation des foyers tous les matins. Il transmet ensuite cette information vers un concentrateur, situé sur le toit d’un immeuble. Cette transmission se fait deux fois par jour, dure moins d’une seconde et utilise une fréquence radio proche de la bande FM (169 MHz). Chaque concentrateur collecte les informations des compteurs environnants et les retransmet à son tour, via le réseau GPRS (GSM) aux Systèmes d’Information de GRDF durant 15 minutes par jour.(Wikipedia)

jeudi, octobre 27 2016

Lecture Hi-Fi dématérialisée... avec Laser

Plus d'une année est passée depuis ma dernière visite chez AA (voir mon billet d'Août 2015 sur sa Piezospire). C'est chaque fois une découverte, à la fois musicale et technologique.

Musicale, parce qu'il semble qu'il est toujours possible en reproduction Hi-Fi de s'approcher plus près de la musique vivante, live, chez soi, sur un (très) bon système stéréo. La quête parait inépuisable, infinie, surtout quand elle met en œuvre des modes d'action liés à la psychoacoustique ou à la physiologie du corps humain. Des morceaux que je connaissais pourtant bien m'ont paru encore plus convaincants, emballants même.

Technologique, parce que les trouvailles de AA sortent délibérément de tout ce qui existe sur le marché de la Hi-Fi, même la plus ésotérique, hi-end, même dans le haut de gamme le plus délirant. Je me demande où il va puiser son inspiration pour concocter par exemple sa dernière bidouille, la Parabole Laser.
Parabole Laser Hi-Fi audiophile
L'appareil est constitué d'une parabole recouverte de quartz et de plusieurs Lasers, des pointeurs rouges et un pointeur violet. En face de lui de l'autre côté de la pièce est installé un récepteur lui aussi équipé d'un Laser rouge. Ce système génère deux (peut-être trois?) rayons invisibles qui traversent la pièce d'écoute transversalement à mi distance des enceintes acoustiques et de l'auditeur. Ces faisceaux sont émis à hauteur de tête d'un côté à l'autre, et les émetteurs comme les récepteurs sont hors de la vue de l'auditeur.
Laser récepteur réémetteur
On ne peut savoir visuellement si les engins sont actifs ou pas. Par contre l'oreille, elle, le perçoit instantanément. La décision est vite prise, pas question d'écouter la musique sans ces machins quasi magiques. Oui, ce sont des baguettes magique qui insufflent une vie et une crédibilité ahurissantes à la musique reproduite.

Le Laser de retour!
Il est amusant de constater que AA, qui n'écoute plus que de la musique dématérialisée en mode SARD++, sans aucun support physique matériel, sans lire de disque dur, sans lecture de CD audio, renoue avec le Laser mais en tant qu'accessoire acoustique, sans aucune connexion avec la chaine hi-fi. Quant à savoir quels phénomènes aériens sont mis en action pour expliquer un tel effet bénéfique sur le rendu sonore, bien malin qui pourra le dire.
Si la mise en place du système Parabole-Laser parait relativement simple, les paramètres de réglage sont très pointus d'après AA et mettent aussi en œuvre des principes iconoclastes de AA comme des pseudo-connexions distantes à couplage magnétique.
Oui, c'est vraiment dommage que AA ne publie plus!

vendredi, octobre 16 2015

Les clés de la reproduction sonore en haute fidélité

LES AMBIGUITES DE LA DYNAMIQUE

Parmi tous les paramètres de la reproduction sonore, la dynamique suscite aujourd'hui un intérêt particulier.
Mais qu'entend-on précisément par cette notion dont certains semblent faire la clef d'une restitution vivante?

Dans les années soixante, lorsqu'on évoquait la dynamique,d'un amplificateur, c'était sans équivoque.Il s'agissait du rapport entre le bruit de fond qu'il générait et le signal le plus intense qu'il pouvait amplifier. Ce rapport entre le son le plus faible et le son le plus fort, c'est d'ailleurs, d'un point de vue technique, la définition même de la dynamique en audio. Il s'exprime en décibel. Avec 120 décibels, on peut reproduire toute l'échelle d'intensité des sons musicaux, depuis le silence jusqu'au triple fortissimo d'un grand orchestre. Dans son acceptation première, la dynamique est donc une notion objective qui se prête à la mesure. Le marketing de lancement du compact s'en est d'ailleurs amplement servi: plafonnée à 50 décibels avec le microsillon, elle allait s'étendre à 90 dB avec la petite galette numérique.
En théorie, ce progrès signifiait un bruit de fond inexistant (« silence numérique ») et des sons d'une intensité maximum nettement accrue. En pratique, on s'est vite aperçu que la dynamique exploitable est plus réduite. Les ingénieurs du son savent que, au-dessous de -60 décibels, des distorsions apparaissent (non linéarités et bruit de quantification) et à l'approche de 0 décibel - niveau maximum -, une marge de sécurité, de 5 à 10 décibels selon les cas, est souhaitable pour éviter les risques d’écrêtage numérique particulièrement insupportable à l'oreille. Ces restrictions ont fait dire aux défenseurs du microsillon que sa dynamique réelle était aussi élevée que celle du compact - assertion pour le moins discutable, qui joue sur le caractère ambigu du mot.
En effet, à côté de cette notion technique et objective, les amateurs de haute-fidélité ont introduit celle de dynamique subjective, à présent fort courante et, néanmoins, fort équivoque. Quand, dans la presse spécialisée, on lit au sujet d'un haut-parleur qu'il est très «dynamique» faut-il comprendre qu'il est capable de reproduire des écarts d'intensité sonore très importants, ou - ce qui n'est pas la même chose - qu'il donne l'impression d'une restitution vivante et nuancée?
Analyser ce que recouvre le concept de « dynamique subjective» n'est donc pas inutile. Les audiophiles s'en servent comme si son sens était évident. Pour eux, est dynamique toute restitution qui semble vivante et expressive. Considérée sous cet angle, l'évaluation ne peut être que relative. En comparant à partir d'un même programme musical des chaînes ou des éléments hi-fi, apparaissent effectivement des différences dans le degré de vie de l'image sonore. Mais avec un tel mode d'évaluation, bien des illusions sont possibles. On sait par exemple qu'un grave tronqué ou une certaine accentuation du haut médium rehaussent la sensation de nervosité sonore. Il s'agit là d'une dynamique subjective artificielle, résultant d'un trucage. A moins d'avoir assisté à l'enregistrement et de se rappeler le jeu des interprètes, il est très difficile de savoir où se situe la vérité. Sur ce critère comme sur les autres, faute d'une confrontation directe avec l'exécution réelle, il est nécessaire de baser son jugement sur une « écoute statistique » reposant sur un grand nombre de programmes musicaux.
Ce type d'écoute fait ressortir nettement les aptitudes variables des systèmes hi-fi à restituer la musique de façon vivante.
Sur une pièce très rythmée, par exemple, d'une chaîne à l'autre on constate que la pulsation n'est pas transmise avec la même énergie; avec les unes, elle conserve un relief irrésistible, elle nous pousse au mouvement, avec les autres, elle n'existe que de façon abstraite et perd toute contagion physique. La dynamique subjective dont parlent les hifistes se réfère de façon plus ou moins vague à la dynamique musicale sous toutes ses facettes, y compris les plus paradoxales. Quand Gustav Leonhardt ou Andreas Staier se mettent au clavecin, leur jeu est des plus dynamiques.

Pourtant, l'absence de dynamique objective est une des caractéristiques de cet instrument. En jouant sur la durée des notes, sur la précision des attaques, en soulignant les tensions harmoniques, en aiguisant les rythmes, en accélérant le tempo, en faisant appel à tout un éventail d'artifices cachés, ils réussissent à donner l'illusion de dynamique. Cet exemple est extrême. Cependant, même lorsque l'instrument, par sa constitution physique, permet d'obtenir des nuances réelles, donc des variations de niveau sonore, le musicien construit aussi sa dynamique d'exécution sur une multitude d'autres paramètres - vibrato, rubato, inégalisations rythmiques, césures, timbres, etc. On s'aperçoit alors que la dynamique musicale ne repose pas seulement sur un travail des nuances, mais également sur un travail du temps. Une restitution vivante doit à la fois respecter tous les écarts d'intensité sonore et leur évolution dans le temps. En d'autres termes, la précision des attaques et l'absence de traînage (c'est sur ce point que les haut-parleurs ont le plus de progrès à accomplir) sont deux qualités cruciales en hi-fi.

CHRONIQUE DE JEAN-MARIE PIEL (1950-2014) publiée dans DIAPASON juillet-août 1999/123

lundi, août 10 2015

Des adieux sur Internet mais pas la fin des recherches audiophiles de AA

En Juin 2014, l'Audiophile AA faisait ses adieux en mettant en ligne un dernier fichier .pdf décrivant son filtre MISAA.
On peut le télécharger sur ce lien: http://api.guide.free.fr/fichier_%20perso_%20148-MISAA_Audiophile_AA.pdf

J'ai eu l'occasion de rencontrer très récemment (en Juin 2015) ce mélomane chercheur hors normes, et j'ai pu constater qu'en 12 mois de retraite du Web, il n'est pas resté inactif question bidouilles étonnantes, bien au contraire. Ce que j'ai entendu chez lui (il est très avare de démos), avec et sans ses toute dernières inventions est totalement convaincant. Ses travaux en hi-fi audio stéréo continuent à explorer des voies entièrement novatrices dont les principes d'action, à distance (il ne touche pas aux électroniques ni à la connectique), restent assez mystérieux, quoique manifestement efficaces, audibles, reproductibles et rarement onéreux.
Miezospire AA (effet acoustique et électromagnétique)
Ce géo-trouvetout en Hi-Fi bizarre continue de donner des noms originaux à ses trouvailles: Piezospire, piezoMega, Gel noir, VMC5, T phaseur, Hostie compound, Pseudo pile etc. qu'il m'excuse, j'en ai probablement oublié des tas!

Dommage qu'il se refuse désormais à les publier sur le net, les forums hi-fi auraient eu de nouveaux sujets de controverses et de moquerie pour des années. La seule description de sa méthode d'extraction audio suffirait à alimenter les conversations durablement, au grand dam des adeptes des comparatifs "Accurate rip". Et je ne parle pas de ses avancées en psycho-acoustique, comme par exemple cette surprenante et bluffante NeuroledNeuroled de l'Audiophile AA
La Neuroled cible à la fois le MMM "Psychoacoustiseur" et l'aire auditive à l'arrière du crâne.(*)

La psycho-acoustique physiologique est un axe de recherche primordial et ignoré des milieux tant scientifiques que Hi-Fi. C'est pourtant d'un intérêt évident puisque toute musique est totalement subjective. Tributaire d'un auditeur, elle n'existe pas sans quelqu'un pour l'entendre, l'apprécier. Le cerveau est une mine d'or quasi inexplorée question perception musicale.

Lire Introduction à la cognition auditive. Stephen McAdams, Emmanuel Bigand
Penser les Sons: Psychologie Cognitive de l'Audition, Oxford University Press, Oxford 1993
http://articles.ircam.fr/textes/McAdams93b/

(*) La stimulation électrique des aires auditives du cortex est aujourd'hui proposée en médecine par exemple pour le traitement des acouphènes subjectifs chroniques. La stimulation magnétique transcranienne (ou TMS, abréviation de l'anglais : Transcranial Magnetic Stimulation) est utilisée pour soigner certains types de dépression ou certaines douleurs chroniques. Stimuler à distance ces zones par un champ magnétique comme le fait AA est une façon de mettre à profit cette particularité à des fins récréatives et non plus thérapeuthiques, pour doper la compréhension du discours musical et le plaisir d'écoute.

samedi, mai 16 2015

Hi-Fi , il est peut-être encore temps de retrouver l'équilibre

Vous en avez fait souvent le constat au retour d'un concert de musique classique, instrumentale, non amplifiée : le rendu sonore en salle vous semble à la fois plus flou et surtout plus sombre que chez vous, sur votre chaine hi-fi. Vous trouvez même que vous entendez mieux chez vous, avec une localisation plus précise de chaque instrument, un ciselé, une brillance supérieurs.

Cherchez l'erreur!


Que faut-il remettre en cause? La salle de concert dont l'acoustique serait trop amortie, trop sourde? La place que vous occupiez, trop éloignée ou trop désaxée? L'orchestre, accordé trop bas?
Non, ce qu'il convient de remettre en cause, c'est vous, vos oreilles, votre habitude d'écoute et votre chaine hi-fi.
Et le problème est connu de longue date, mais il ne fait que perdurer au fil des ans car... le public en redemande. Vox populi, vox Dei, vox Commerciali (et tant pis si la voix populaire chante faux)
L'éditorial suivant soulignait déjà cette dérive: son titre était

L'équilibre en danger


Citation La tendance actuelle est aux sonorités dégraissées, aux aigus toujours plus brillants.
La hi-fi doit être au service de la musique.
Ce poncif, constructeurs et importateurs sont les premiers à nous le rappeler. Il suffit de regarder les campagnes publicitaires: la référence à la musique y est omniprésente. Ainsi peut-on lire à propos d'un produit «qu'il franchit le pas vers une musique vivante» ou encore « qu'un nouveau virtuose vient de naître ». Quand on ne nous invite pas à « entrer au cœur de la musique» grâce à un nouveau standard numérique! Mais il ne s'agit là que de slogans. La réalité est tout autre: la hi-fi est en train de perdre le sens de l'équilibre.
Malgré une sophistication parfois impressionnante (et un prix qui ne l'est pas moins), les appareils «haute-fidélité» modernes délivrent très souvent une restitution excessivement claire et piquée qui débouche sur des colorations de timbres marquées. La tendance semble être aux sonorités dégraissées, aux aigus toujours plus brillants. «C'est ce que recherche le public» explique-t-on chez les revendeurs. Peu importe si les instruments sonnent plus clair que dans la réalité! Consacré aux amplificateurs à tubes, notre comparatif(*) illustre parfaitement cette nouvelle donne. Avec l'impression d'une définition et d'une transparence accrues, cette luminosité artificielle séduit l'auditeur dépourvu de références au direct. En revanche, elle gêne les mélomanes qui fréquentent assidûment les salles de concerts. Ceux-là sont conscients que les meilleurs appareils ne sont pas ceux qui rendent la musique avec une rutilance flatteuse mais qui la reproduisent avec son étoffe, son rythme, ses contrastes, sa dynamique plastique. Ériger la clarté en priorité absolue, c'est prendre le risque d'occulter un critère aussi essentiel que la vie du message sonore. Une perspective des plus dramatiques pour la hi-fi qui, en même temps que le sens de l'équilibre, pourrait bien y perdre le sens de l'expressivité. Un maillon audio est musical quand il est capable de restituer les plus fines nuances et l'ordre complexe qui caractérisent les bonnes interprétations. Cela, même les bancs de mesure les plus performants sont incapables de l'évaluer. L'oreille reste le juge suprême.
Reste à espérer que les concepteurs, trop souvent confinés dans leurs laboratoires, en soient convaincus. Faute de quoi il est per­mis de s'inquiéter d'une dérive qui risque d'éloigner la haute ­fidélité de la musique. Fin de citation
(reproduction d'un éditorial de Serge Bodin paru dans le magazine Diapason en Mars 2001 et plus que jamais d'actualité en 2015, hélas.)
(*) Le magazine publiait alors un comparatif entre 6 amplificateurs à tubes.

mercredi, mars 25 2015

La hi-fi avance à reculons depuis plus de 20 ans (4. Le relief)

Qui fait encore de la vraie stéréo?

Aujourd'hui, alors que l'on parle de reproduction sonore à cinq canaux et que les systèmes Surround avec voie arrière sont très en vogue, par un curieux paradoxe, on oublie de se demander qui, parmi les éditeurs phonographiques, fait encore de la vraie stéréo.
(reproduction d'un éditorial de Jean-Marie Piel publié en Mars 1995 dans la revue Diapason)

Depuis un peu plus d'un an, le petit monde du son est en effervescence. De grands chambardements vont avoir lieu, nous dit-on. Nous sommes à l'aube de la «pentaphonie », d'un nouveau son en cinq canaux numériques. D'ailleurs le standard est déjà adopté par la plupart des grandes instances électroacoustiques de part le monde, y compris les organismes de radiodiffusion qui voient dans cette innovation une occasion d'élargir leur audience. D'ores et déjà les systèmes « Dolby Surround » dérivés du cinéma, avec voie arrière et voie centrale, grignotent des parts de marché sur le terrain de la Hi-Fi traditionnelle, étroitement liée à la stéréo classique à deux canaux.
Même si elles semblent aujourd'hui plus sérieuses grâce aux liens étroits qu'elles entretiennent avec l'image, il faut se rappeler que ces tentatives destinées à renouveler le marché de la Hi-Fi ne sont pas nouvelles. Il y a une quinzaine d'années déjà on voulut imposer la tétraphonie qui utilisait quatre enceintes avec quatre pseudo-canaux et s'apparentait aux procédés « Surround » actuels. Ce fut un fiasco mémorable. Il est vrai que les supports de l'époque -le microsillon principalement - se prêtaient mal à l'inscription de canaux supplémentaires, alors que cela ne pose plus guère de problème à présent avec les disques numériques. Il est vrai aussi que la miniaturisation des enceintes n'en était qu'à ses débuts et que les maîtresses de maison voyaient d'un très mauvais œil l'adoption d'une paire supplémentaire de haut-parleurs. Il est vrai enfin que ce nouveau standard se voulait au service de la seule musique et ne bénéficiait pas de ce puissant appui que représente la télévision. Les conditions étaient donc fort différentes et l'échec explicable, sinon prévisible.

En fait la seule analogie existante entre ces deux grandes tentatives de transformation technologique à quinze ans d'intervalle, c'est la soi-disant recherche d'un relief sonore accru. Mais il est clair que dans les deux cas cette recherche aurait été sans objet si la stéréophonie avait tenu ses promesses. A l'époque de la tétraphonie, l'arrivée d'une Hi-Fi plus grand public, principalement en provenance d'Extrême-Orient, s'est traduite par une perte générale de la notion de relief sonore. Les chaînes devenaient de moins en moins aptes à rendre avec précision les sons dans J'espace, à restituer des plans sonores. Les constructeurs d'enceintes notamment étaient surtout absorbés par le souci de miniaturiser leurs produits et de les rendre plus accessibles. Rares étaient ceux, comme Elipson ou Cabasse en France, qui continuaient à travailler sérieusement la question du relief stéréophonique et de son réalisme, en liaison avec les techniques de prise de son. A présent, on doit reconnaître que le matériel a fait d'incontestables progrès. Malheureusement le problème s'est déplacé: les prises de son purement stéréophoniques, hélas! sont devenues l'exception.

Sans prendre des positions intégristes sur le sujet, il faut bien se rendre à l'évidence : les enregistrements réalisés avec deux ou trois microphones seulement - autrement dit les seuls qui peuvent restituer un relief sonore cohérent - ne représentent plus qu'une infime minorité. Ne parlons pas de la musique « moderne » où chaque instrument est « travaillé » avec son propre microphone. Dès lors, la reconstitution d'une espace naturel, donc d'un relief authentique, est hors de question pour des raisons d'interférences et de disparités' entre les différentes images sonores superposées. A présent, même en musique classique, la majorité des prises de son de grands ensembles orchestraux ou choraux font appel à une multitude de microphones d'appoint qui sont autant d'entrave à une stéréo cohérente, reflétant fidèlement le relief des sons acoustiques. On nous dira qu'il est parfois impossible d'obtenir une image sonore équilibrée sans ajouter un microphone sur les contrebasses, le soliste ou les cuivres. Si tel est le cas on se demande comment procédaient les meilleurs ingénieurs du son dans les années 50/60 ? Quels que soient les effectifs musicaux, ils se contentaient de deux ou trois microphones, et les résultats étaient exceptionnels de relief, de lisibilité et de cohésion spatiale. Il suffit de réécouter les enregistrements Decca, RCA « Living Stereo » ou Mercury, pour ne citer que les plus fameux. On mesure alors tout ce que les techniques modernes de prise de son nous ont fait perdre en matière de relief. C'est fort dommage mais c'est ainsi, même parmi les plus grandes maisons, il n'en est pratiquement plus qui, pour leurs prises de son de grands effectifs, se risquent à faire de la stéréo intégrale. Certes la multiplication des microphones facilitent considérablement les problèmes de mixage et d'équilibre et elle permet de faire ressortir une quantité croissante de détails. Mais c'est forcément au détriment du relief.
Rien ne peut l'empêcher - pas même les systèmes numériques les plus sophistiqués qui visent à remettre à peu près en phase les micros disséminés aux quatre coins d'une salle. Il ne faut pas se leurrer: la multiplication des canaux n'a jamais amélioré le relief, bien au contraire - à moins de les multiplier jusqu'au système de reproduction lui-même, sans mélange aucun. Aussi ne faut-il pas s'étonner, aujourd'hui où la vraie stéréo devient de plus en plus rare à la source, de voir fleurir à nouveau toutes sortes de systèmes et de gadgets visant par des artifices plus ou moins sophistiqués à créer une illusion, sinon de relief, d'espace qui n'a finalement pas grand rapport avec la haute fidélité.

>> Cet article rédigé il y a plus de 20 ans (son auteur nous a malheureusement quitté l'an dernier) mettait le doigt sur un problème qui n'a hélas fait qu'empirer depuis.

Plus la technologie audio avance et plus la musicalité recule. Bien triste constat.

mercredi, février 18 2015

Pourquoi la musique enregistrée devient-elle ennuyeuse? (3. la dynamique fine)

A la recherche d'une propreté aseptisée, la haute-fidélité moderne finit par oublier l'essentiel: le caractère vivant de la restitution. Quelle est précisément la cause de cette dégradation qui rend la musique si ennuyeuse? Telle est la question à laquelle nous voudrions apporter quelques éléments de réponse.


(Reproduction d'un ancien article de J-M Piel (1950 - 2014) publié dans la revue Diapason de Décembre 1996)

Le problème des techniciens est qu'ils n'écoutent pas assez la musique, et celui des musiciens qu'ils ne s'intéresent pas assez à la technique. Sans doute insuffisamment expert dans l'un et l'autre domaine, nous avons pour notre part l'obligation et la particularité, de rester à la charnière des deux. Ce lieu d'observation souvent inconfortable et finalement peu fréquenté a parfois l'avantage de nous permettre d'entrevoir des liens entre la musique et le son qui échappent aux spécialistes. Il est vrai que depuis les débuts de la haute-fidélité on se borne à enfermer le son dans quelques mesures statiques et classiques qui reflètent mal le caractère essentiellement mouvant et dynamique de la musique. Sans doute cette schématisation a-t-elle des excuses.
La première n'est autre que la difficulté à quantifier ce qui bouge.
La seconde, d'ordre historique, est la bonne corrélation qui existait dans les années trente, avec les premiers amplificateurs à triode, entre les mesures et l'écoute - corrélation qui s'est dissolue par la suite en raison de la complexité croissante des circuits et de la perte de linéarité qu'elle a engendrée. Le divorce entre les mesures traditionnelles et la qualité de restitution était alors consommé. Mais il s'instaura si progressivement qu'on mit des années à l'admettre ...

A présent on s'accommode tant bien que mal de cette situation quelque peu absurde. D'un côté, les constructeurs continuent à fai­re leurs mesures comme au bon vieux temps, tandis que de l'autre, les amateurs de hi-fi ne prêtent plus la moindre attention à ces mesures et ne s'intéressent qu'aux comptes rendus d'écoute ... Dans cet univers schizophrénique, un chercheur comme Gérard Perrot, capable de remettre en cause scientifiquement les méthodes de mesures et leurs liens avec l'écoute, fait figure d'exception!
Pourtant, l'observation et le simple bon sens peuvent nous amener à entrevoir quelle est, dans le signal musical, la caracté­ristique que les techniciens ont fini par perdre de vue. Récemment, par hasard, nous nous sommes livré à une expérience révélatrice. Disposant d'un amplificateur équipé de « vu-mètres » professionnels, nous avons voulu nous faire une idée des puis­sances en jeu pour une écoute domestique avec des enceintes à faible rendement (85 dB/W lm environ). Surprise: hormis quelques crêtes atteignant des niveaux élevés et dépassant çà ou là une dizaine de watts, l'essentiel du message musical (des Concertos grossos de Haendel) tenait dans une fourchette de puissance inférieure au watt! Un temps accentué se traduisait par un supplément d'une fraction de watt, une note filée par une diminution de puissance à peine lisible et un vibrato d'amplitu­de par des variations à la limite de l'invisible. L'accentuation, l'articulation du discours musical, son expressivité, son rythme, en bref tout ce qui forme sa vie se jouerait ainsi sur des micro­watts! Bien sûr, à partir d'autres musiques et d'autres instru­ments comme le piano par exemple, ces écarts de puissance peu­vent être plus marqués et plus fréquents. Mais il est tout de même intéressant de noter qu'avec certaines interprétations qui n'ont rien de statique, l'essentiel du rythme et du mouvement se résume à d'infimes fluctuations de la pression acoustique.


Ces fluctuations infinitésimales représentent la dynamique fine, qui nous paraît être d'un point de vue musical beaucoup plus importante que la dynamique globale, représentant l'écart d'intensité entre les sons les plus forts et les sons les plus faibles. Sur les signaux de forte intensité, on sait que l'oreille perd beaucoup de sa sensibilité. Elle devient très tolérante. Qu'importe que le coup de grosse caisse soit restitué avec une certaine imprécision dans l'amplitude. Plus le signal est intense, plus l'ouïe manque de finesse, plus elle devient tolérante. En re­vanche sur les petits signaux, il se produit l'inverse. Si les varia­tions d'intensité les plus délicates sont écrasées, ou seulement rendues de façon imprécise, que restera-t-il d'un vibrato d'am­plitude par exemple, ou d'un subtil accent rythmique? D'où l'aberration, que représentent, à de rares exceptions près, ces énormes amplificateurs capables de débiter sans fléchir plu­sieurs centaines de watts mais inaptes par nature à différencier des signaux de quelques microwatts.


Dans le même ordre d'idée, on peut se demander s'il n'aurait pas été plus intéressant avec le compact de concentrer sur les si­gnaux de faibles amplitudes un maximum d'informations plutôt que de les répartir de façon linéaire entre les deux valeurs ex­trêmes de la dynamique. Si, dans certaines conditions et avec certaines musiques, le vinyle peut encore apparaître musicale­ment plus expressif et plus vivant que la petite galette argentée, ce n'est certainement pas en vertu de la dynamique globale (rap­port signal/bruit) qui est médiocre, mais de la dynamique fine où il excelle. Alors que l'on envisage de remplacer le standard en 16 bits du CD par un standard plus élaboré, il serait vivement souhaitable que les ingénieurs examinent de près cette préémi­nence psycho acoustique de la dynamique fine sur la dynamique globale. La musique a tout à y gagner. J.-M.P.

mardi, février 17 2015

Choisir sa chaine Hi-Fi - (2. Savoir écouter )

Bien que remontant à Juin 1993, l'éditorial du regretté Jean-Marie Piel intitulé "Savoir écouter" (cf Diapason n°394) est toujours d'actualité.
Déjà à l'époque l'auteur ne s'adressait qu'aux vrais mélomanes, ceux qui achètent régulièrement des disques ou des CDs, Ils ne constituaient pas une grande population, et cette petite communauté s'est encore réduite 20 ans après. C'est une race en voie d'extinction, celle qui se calait dans un bon fauteuil pour écouter dans son salon un concert à domicile.

De nos jours, sans doute plus que jamais, on entend de la musique - toutes sortes de musiques - partout. Mais, paradoxalement, il semblerait qu'on l'écoute d'autant moins ou d'autant plus mal qu'on en entend davantage. Les oreilles saturées, nous perdons progressivement l'habitude d'écouter. Pourtant, pour bien choisir une chaîne on ne peut se contenter d'entendre.


Chez soi, en voiture, en avion, dans les grands magasins, la musique reproduite tend à devenir omniprésente. C'est évidemment fort dommageable, et pour la musique qui tend à se muer en bruit de fond, et pour nos oreilles qui, à force de subir passivement ces fonds sonores, finissent par ne plus savoir écouter. Dans le domaine de la haute fidélité, une telle évolution est évidemment inquiétante d'autant plus que les constructeurs, qui devraient être comme ils l'étaient autrefois les premiers à exercer leur sens auditif et à cultiver une écoute critique, sont de plus en plus enclins à se réfugier derrière des mesures objectives et à mettre intégralement au point des amplificateurs ou des enceintes acoustiques en restant derrière un ordinateur. C'est un peu comme si l'on fabriquait des vins à l'aide de formules chimiques et de logiciels informatiques... Cette passivité de l'écoute à laquelle nous sommes à notre insu si fortement poussés finit inexorablement par nous faire douter de notre oreille. Les revendeurs spécialisés entendent quotidiennement la même litanie: « Je n'ai pas une bonne oreille ... » Détrompez-vous, même si vous n'entendez plus les sons au-dessus de 12 kHz, même si vous chantez faux, même si vous n'êtes pas capable de prendre en dictée musicale des mélodies simples, votre oreille est largement suffisante pour distinguer avec sûreté les bons et les mauvais matériels haute fidélité. Ce qui manque en effet à beaucoup d'auditeurs, ce n'est pas la sensibilité auditive, ce sont quelques principes simples pour la rendre opérationnelle et efficace. Fruits d'une longue expérience d'écoute critique, voici quelques conseils élémentaires pour principes simples pour la rendre opérationnelle et efficace. vous aider à choisir à l'oreille votre matériel haute fidélité.

Condition première : un auditorium parfaitement silencieux. Le moindre bruit ambiant émousse les facultés d'écoute fine.
Ensuite, évitez les auditoriums trop clairs, trop réverbérants ; ils sont flatteurs mais réduisent les différences subjectives d'un système à l'autre. Pour entendre le plus nettement et le plus subtilement possible ces différences, choisissez des programmes simples.
Évitez les grands effectifs avec chœurs et orchestre ou gardez-les pour les ultimes écoutes, pour vérifier l'aptitude d'un système à reproduire sans confusion des messages complexes.
Choisissez des programmes simples - un solo de violon, de flûte, une voix - car vous pourrez vous concentrer plus facilement sur le jeu du musicien et c'est alors que les différences significatives apparaîtront.
Ne cherchez pas à vous prononcer sur les sons - vous ne savez sans doute pas comment ils « sonnaient» à l'enregistrement: « plus sec»? « moins sec»?« plus aigu»? « plus grave»? Seuls les ingénieurs du son peuvent le dire, et encore.
Concentrez-vous sur la musique. Avec quel appareil la mélodie a le plus de conti­nuité, les rythmes le plus de relief, les nuances le plus de subtilité, les silences plus de force et de profondeur.
Essayez de repérer là où le jeu est le plus vivant, le plus expressif, le plus chargé d'émotion. Avec ces repères proprement musicaux vous découvrirez des différences considérables entre deux chaînes dont les qualités strictement sonores - équilibre, pureté, bande passante, définition, dynamique - sont à peu près identiques. Optez sans hésiter pour l'installation à tra­vers laquelle les musiciens paraissent mieux jouer, celle dont l'écoute vous revivifie.


Cessez d'attacher trop importance aux graves, aux médiums ou aux aigus. Écoutez en mélomane, en critique musical: vous découvrirez que d'une chaîne à l'autre c'est la qualité même de l'interprétation qui change. J.-M.P

lundi, février 16 2015

Un audiophile musicien et perspicace (1. le vibrato)

Jean-Marie Piel, ancien rédacteur en chef de la revue Diapason, chroniqueur et critique de matériels hi-fi nous a quitté en octobre 2014.
http://www.diapasonmag.fr/...e/l-hommage-de-diapason-a-jean-marie-piel
Jean-Marie Piel, Audiophile hors pair & Ancien rédacteur en chef de Diapason
Le monde des audiophiles mélomanes a perdu avec la mort de J-M Piel un de ses membres les plus éminents.
C'est au travers de quelques uns de ses éditoriaux que l'on peut mesurer toute la finesse de ses analyses et la pertinence de ses propos.

Chronique de Jean-Marie Piel publiée dans la revue Diapason en novembre 1999

Un vibrato qui en dit long


Ondulation volontaire et contrôlée d'une note, le vibrato est utilisé par tous les musiciens ou presque, Acoustiquement il complique singulièrement le signal, Aussi sa bonne restitution sonore est-elle fort révélatrice des finesses d'une chaîne,

Quand on demandait, il y a vingt ans, à Jean-Claude Risset, alors directeur de l'Ircam, si ses laboratoires étaient capables de reconstituer fidèlement le son d'un violon, sa réponse était: « Oui, à condition qu'il soit dépourvu de vibrato. » Alors, trouble-fête le vibrato? Il corse à ce point les choses? Sans doute puisque les ordinateurs les plus puissants de l'époque - on a fait beaucoup de progrès depuis - étaient insuffisants pour analyser et synthétiser ce phénomène acoustique d'une redoutable complexité.
Bien sûr tous les vibratos ne sont pas de même nature. Les uns jouent seulement sur la hauteur des sons. Les autres sur leur amplitude. Et d'autres encore sur la combinaison des deux. Ils représentent à la fois une modulation de fréquence et d'amplitude.
La périodicité de l'ondulation elle-même varie selon les musiciens, et selon l'expression, la couleur, l'accent qu'ils veulent mettre sur tel ou tel passage.
Des expériences ont démontré qu'on distingue facilement cette ondulation tant que sa cadence ne dépasse pas six ou sept périodes par seconde (ce qui correspond à un vibrato très serré). Au-delà, curieusement, la perception change de nature et laisse place à une sensation de hauteur fixe.
De nombreux chercheurs se sont penchés sur les raisons d'être du vibrato. Pour simplifier, il semblerait qu'elles répondent à trois problèmes différents.
Le premier pourrait être d'ordre neurologique. Un son fixe stimule toujours les mêmes cellules nerveuses qui se fatiguent et atténuent plus ou moins vite son efficacité. Avec un vibrato de hauteur elles ne sont pas sollicitées en permanence et ont le temps de récupérer. Résultat: une note « vibrée » paraît subjectivement plus intense qu'une note fixe.

Le deuxième est d'ordre acoustique. Tous les lieux de concerts, y compris les meilleurs, sont affectés d'irrégularités de réponse et de pics de résonances plus ou moins marqués.
Si les musiciens émettent des sons qui correspondent à ces pics, leur intensité se trouve renforcée au détriment des autres sons. En faisant osciller rapidement la hauteur des notes, on risque moins d'éveiller les résonances et on obtient ainsi une meilleure intelligibilité du discours musical. Ce type de signal est d'ailleurs connu et utilisé par les acousticiens - sous la dénomination de «son vobulé» pour relever des courbes de réponse dans des salles réverbérantes. Le troisième est d'ordre musical. On le sait, le vibrato offre l'avantage non négligeable de rendre moins critique l'exactitude des intervalles. En créant un flou (dont l'amplitude dépasse couramment un quart de ton) autour de la hauteur des notes, il masque des écarts de justesse qui ressortiraient sans son secours. Les musiciens baroques qui en usent avec parcimonie (ils le considèrent comme un ornement occasionnel et non comme un traitement permanent du son) jouent à cet égard beaucoup plus à découvert et cela s'entend parfois ... Mais il serait évidemment caricatural de ne voir dans le vibrato qu'un cache - misère, qu'un artifice pour dissimuler une justesse incertaine. Lorsqu'il est bien contrôlé il est aussi là pour rendre une interprétation plus expressive, plus prenante. En faisant vibrer de façon distincte les sons, il les fait vivre et y inscrit une émotion directe, presque analogique. Il permet en outre de mettre du mouvement dans une seule note, de l'accélérer ou de la ralentir selon la vitesse des ondulations. Pour de nombreux musiciens, il représente donc beaucoup plus qu'un simple procédé technique. Il constitue un paramètre majeur de leur sonorité - un paramètre qui, à lui seul, la rend presque identifiable. Car c'est aussi cela un vibrato: l'empreinte sonore et émotionnelle d'un artiste.
Parce qu'il complique considérablement le signal sonore, peut-être aussi parce qu'il fait vivre les notes, parce qu'il est la signature instantanée de l'artiste et qu'il véhicule parfois jusqu'aux palpitations de l'âme, rien de plus précieux, rien de plus fragile et volatile que sa reproduction. En cela, elle est extrêmement révélatrice.

En choisissant votre chaîne, prêtez une attention toute particulière aux vibratos, dans leur infinie variété Si vous savez les écouter, ils vous en diront long sur l'aptitude à restituer les plus infimes variations d'intensité de hauteur, de timbres où se nichent des trésors d'interprétation et de musicalité .

lundi, juin 9 2014

C'est quoi une bonne chaine Hi-Fi ?

Ce n'est ni la plus grosse ni la chère, ni la plus sophistiquée des chaines hi-fi stéréo ni inversement la plus petite.
C'est seulement la plus expressive, celle qui parvient à vous transmettre le mieux l'émotion musicale. Et cette faculté à vous parler avec éloquence peut fort bien exister sur du matériel de prix modique et ne pas transparaitre, ou moins bien, sur des chaines bien plus onéreuses.


L'expressivité

L'expressivité est certainement ce qui compte le plus à l'oreille du mélomane car ce terme recouvre tout un ensemble de qualités. Voici l'extrait d'un éditorial signé Serge Bodin (magazine Diapason février 2002) intitulé "Les arcanes de l'expressivité"

  • ...certains appareils se montrent très performants sur les critères de définition, de timbre, d'équilibre spectral, de relief mais se révèlent incapables de faire ressentir le caractère vivant de la musique. A l'inverse, un produit moyen sur un plan purement sonore peut très bien faire preuve d'une remarquable expressivité. Ce qui nous autorise à penser que ces critères d'appréciation ne suffisent pas à caractériser la musicalité. Dans ces conditions, il reste à savoir pourquoi, reproduite par beaucoup d'appareils, sans déformation apparente, la musique perd tellement en intérêt?
  • La réponse se trouve du côté de la dynamique. Nous ne parlons pas de cette dynamique brutale, systématique d'un trop grand nombre de modèles mais de la dynamique fine, celle qui permet de différencier les plus infimes écarts de niveau, ceux qui s'exercent d'une manière extrêmement subtile sur une attaque, un vibrato, un accent, une note tenue. De la faculté d'un produit à restituer ce travail du musicien aux limites du perceptible dépend pour une large part son « expressivité ». La plus petite tendance à la simplification, le moindre désordre dans sa restitution se traduisent inévitablement par un manque d'émotion à l'écoute. Profitons-en pour souligner encore une fois l'absence de lien entre ces impressions et les mesures classiques...

et S. Bodin de conclure son éditorial par "Reste que la technologie ne doit pas être une fin en soi. Le juge suprême, c'est l'oreille. Espérons que les concepteurs de matériel hi-fi ne l'oublieront jamais."

Si l'émotion vous gagne

Si une chaine hi-fi vous fait irrésistiblement taper du pied, dodeliner de la tête en suivant le rythme d'un morceau de Jazz, si une chanteuse arrive à vous tirer des larmes, si un tutti orchestral d'un grand opéra vous provoque la chair de poule ou des frissons, si vous restez de longues secondes la bouche ouverte et le souffle coupé... si tout cela vous arrive régulièrement avec la même chaine Hi-Fi, alors vous avez une excellente chaine Hi-Fi. Ne cherchez pas ailleurs ni mieux, vous pourriez vite y perdre.

La musicalité tient souvent à peu de choses

Des enceintes acoustiques bien placées, un point d'écoute judicieux, quelques étagères avec des livres, un tapis, un tableau au mur... suffisent souvent à redonner de l'expressivité à une chaine Hi-Fi qui sonnait terne, morne, sans vie. Des choses à priori insignifiantes comme les cordons secteurs des appareils, souvent groupés ensemble n'importe comment, ou enroulés, ou branchés sur une voire deux triplites (!), font une sensible différence dès qu'on se met à prêter l'oreille à leur arrangement. Un peu d'écoute, d'attention et de jugeote permettent des gains de musicalité appréciables qui dispensent la plupart du temps de changer un élément qu'on jugeait à tort faiblard.

L'énigme de l'émotion

Pourquoi avec certains appareils l'émotion musicale passe-t -elle et avec d'autres pas? Pour un mélomane confronté à la hi-fi, un tel constat est à la fois évident et capital. Est-il possible d'en faire l'analyse? Certains paramètres sonores véhiculeraient-ils plus que d'autres de l'émotion? Si tel est le cas, quels sont-ils? Voici quelques-unes de nos réflexions sur ce sujet qui est au cœur de notre écoute. (Reprodution d'un ancien éditorial de Jean-Marie Piel paru dans la Revue Diapason n°431 Novembre 1996)

La musique est le langage de l'émotion », disait Goethe. Sans elle, la musique perd son âme ... Bien. D'abord faudrait-il s'entendre sur ce mot si galvaudé - un de ceux qui sont finalement plus chargés de valeur que de sens. Rien de plus subjectif, en effet, que l'émotion. La preuve: certaines interprétations touchent profondément les uns et laissent de marbre les autres. Même si elle semble jaillir du seul instant présent, l'émotion puise ses résonances dans notre mémoire, dans les résonateurs que notre civilisation, notre histoire personnelle et notre culture y ont creusé. Certes. Cependant l'expérience du critique hi-fi - qui devrait toujours être aussi un critique musical- apporte un éclairage intéressant sur ce sujet.
Avec certains appareils l'émotion est présente et nous atteint. Avec d'autres pas. Nous écoutons la musique sans la ressentir. Nous en avons fait l'expérience récemment avec un disque de Jacques Brel. Avec une voix aussi incandescente, l'émotion n'échappe à personne. il fournit de l'émotion à l'état brut pour ainsi dire. A ce titre, ce test est particulièrement révélateur. Nous nous en sommes beaucoup servi pour sélectionner nos Diapason d'or. Et une fois de plus nous avons dû constater que les différences les plus troublantes d'un appareil à l'autre - qu'il s'agisse d'un lecteur laser, d'un amplificateur ou même d'une paire d'enceintes - étaient moins des différences de son que des différences de présence émotionnelle.


Il y aurait donc une fidélité au son et une fidélité à l'émotion.
Il faut bien entendu se garder de prendre au pied de la lettre une distinction aussi schématique. Elle tient plus de la facilité de langage que d'une description rigoureuse de la réalité acoustique. Si l'émotion ne passe pas, c'est que le message sonore est altéré, même s'il ne semble pas l'être. Toute la question est précisément dans ce paradoxe: comment une reproduction sonore qui procure une excellente illusion de fidélité peut-elle à ce point gommer le contenu émotionnel d'une interprétation? C'est à ce stade qu'il faut pousser plus loin l'analyse, même s'il peut paraître bien ambitieux et naïf de vouloir comprendre sur quels paramètres sonores repose l'émotion.
A force de comparer les appareils, nous avons fini par nous forger une petite idée sur ce sujet qui - il faut bien le dire - intéresse plus les musiciens que les hifistes ... Prenons les différents paramètres qui constituent une image sonore: l'étendue de la bande passante, la définition, le timbre, la transparence, le relief. Même si chacun pris isolément ou leurs combinaisons peuvent jouer un rôle dans le rendu de l'émotion, nous pensons qu'il est minime. Pour s'en convaincre il suffit d'écouter des éléments hi-fi très performants sur l'ensemble de ces critères. Dans le très haut de gamme on trouve facilement de tels appareils. Or, curieusement, seul un petit nombre d'entre eux transmettent intensément l'émotion des interprètes. Et inversement, cette émotion si importante et justifiant qu'on investisse beaucoup d'argent dans le choix d'une chaîne haute-fidélité, il arrive qu'elle soit étonnamment bien restituée par des systèmes moyens, voire médiocres sur l'un ou l'autre de ces critères. Il faut donc chercher ailleurs. Quel paramètre sonore reste-t-il ? La dynamique, ou plus exactement les écarts de niveau entre les sons. Ce qu'on appelle les nuances dans la terminologie musicale. C'est à travers les nuances que l'émotion perle. Ce sont elles qui transmettent son énergie et font vivre les rythmes. Mais les nuances au sens le plus subtil du terme, les nuances instantanées, celles qui marquent un accent, celles qui se jouent sur l'attaque et à l'intérieur même d'une note, sur un vibrato d'amplitude, sur un son filé; celles qui parfois flirtent avec le silence ... Admettons.
Que dire alors des instruments à son fixe: l'orgue, le clavecin ... ? Ils n'ont pas de dynamique. Ils sont par nature inaptes aux nuances. Ils ne devraient donc pas permettre de transmettre cette émotion dont nous parlions. Pourtant, de grands artistes comme Helmut Walcha, Marcel Dupré, Gustav Leonhardt et quelques autres ont amplement prouvé le contraire. Sans doute. Toutefois, si on prend la peine d'analyser leur jeu, on s'aperçoit qu'ils transgressent les limites physiques de leur instrument et qu'ils créent une illusion de nuances par de savants procédés, d'infimes« dégoncements » rythmiques ou en jouant subtilement sur la durée des notes.
C'est en modulant le niveau des sons de façon réelle ou illusoire, sur des segments de temps courts ou longs (l'impact émotionnel du Boléro ne dépend-il pas largement de la lente et implacable progression dynamique sur laquelle il est construit?) que les interprètes produisent l'émotion la plus directe, celle que la plupart des auditeurs peuvent ressentir sans initiation particulière. Si un appareil hi-fi filtre cette émotion (cas, hélas, fréquent), c'est probablement du côté de sa dynamique subjective qu'il pèche. Il lui manque vraisemblablement non pas la dynamique fracassante d'une certaine hi-fi, mais cette dynamique fine qui différencie les écarts de niveau les plus ténus, qui crée des accents, fait vivre les rythmes, anime chaque note et il lui donne jusqu'à l'extrême pointe de son extinction ce profil exact, cette durée fragile à laquelle nous sommes suspendu. J-M Piel

jeudi, mai 29 2014

C'est quoi une chaine hi-fi en 2014?

Ce que ça n'est pas

Oublions la hi-fi nomade (baladeurs, iPhone, et autres téléphones mobiles) qui n'a de hi-fi que le nom, même avec un dock. Oublions aussi le multi-canal qui n'a de véritable justification que via les effets spéciaux du home-cinéma et en aucun cas la musique... ou bien si rarement.

La Hi-Fi classique

Restons à la bonne vieille stéréo, et à la définition traditionnelle d'une chaine haute-fidélité, à savoir une source, un amplificateur, des enceintes acoustiques, le tout de taille "normale" et pas miniaturisé.

  • 1°) La source a longtemps été le microsillon et le tourne disque, remplacés ensuite par le compact disc et le lecteur CD de salon. Aujourd'hui le compact se dématérialise, se stocke sur un disque dur et le PC portable prend la relève du lecteur CD de salon.
  • 2°) L'amplification stéréo reste l'apanage de l'ampli intégré dans lequel préampli et amplification de puissance cohabitent. Seuls les chaines d'assez haut niveau conservent des éléments séparés. C'est pourtant la solution reine que d'avoir pour ces éléments deux alimentations secteurs bien distinctes. Le principe de fonctionnement de cet ampli, intégré ou séparé, peut-être la classe A (coûteuse et généreuse en calories dispersées!) ou la classe AB (la classe A est réservée aux faibles niveaux) qui est un excellent compromis entre qualité et efficacité. Sont apparus des amplificateur en classe D, T etc. d'un très haut rendement...à ne surtout pas utiliser pour de la musique, et encore moins pour écouter du classique. Ces amplis à découpage sont uniquement acceptables pour le home-cinéma et 5.1 ou 7.1.
  • 3°) Derniers élément de la chaine hi-fi au sens classique de terme, les haut-parleurs, placés dans des enceintes acoustiques. Ils restent à 99,99% des transducteurs dynamiques, avec une membrane, une bobine mobile et un gros aimant... Pourtant il existe au moins 2 autres principes de transducteurs, les orthodynamiques (Magnepan) et les électrostatiques (Quad, Martin Logan) mais ils sont plus chers et plus difficiles à bien mettre en œuvre car souvent dipolaires.
    Mais est-ce bien tout? Rien n'est moins sûr...

François COUPERIN, Troisième Leçon de Ténèbres pour deux voix
Emma Kirkby, premier dessus, Judith Nelson, second dessus, Jane Ryan, viole de gambe
Christopher Hogwood, orgue de chambre

Pas que cela

On s'est très vite rendu compte qu'on avait oublié dans l'histoire ce qui relie ces appareils entre eux: les câbles. Câbles de modulation, câbles des enceintes. Et ils sont rarement neutres, donc apportent leur propre coloration au rendu sonore final. On s'est aussi aperçu que le cordon secteur avait aussi son mot à dire. Bref de 3 éléments (1° source, 2° ampli, 3° enceintes) on passe à 6 avec les câbles (4° cordon secteur, 5° câbles de modulation, 6° câbles HP).

Et voilà, on aurait ainsi fait le tour du problème... si... si la chaine hi-fi fonctionnait dans un idéal absolu, immatériel, or il n'est est rien. Une chaine hi-fi s'utilise dans un pièce, souvent non dédiée à ce seul usage. L'acoustique, la géométrie, le mobilier entrent alors en jeu, et la disposition des enceintes dans le local devient alors aussi primordiale que les traitements acoustiques des murs, du plafond et du sol.
On ajoute donc à la liste la pièce d'acoute et le placement des enceintes. On arrive donc à 7 éléments pour une chaine hi-fi.
Ouf ! Là c'est terminé.

Quand on bascule d'un siècle à l'autre

Pardon c'était presque terminé... car seulement valable jusqu'à la fin du XXè siécle.
Depuis le XXIé siècle, ère de la communication tous azimuts, un nouvel acteur imprévu s'est mis dans la partie, c'est le contexte électromagnétique ambiant, à la fois aérien (tél mobile, wifi, wimax, appareils connectés puces Rfid et autres), filaire (adsl, cpl) et terrestre (la terre, le sol, où l'on rejette de plus en plus de courants induits, de courants de fuite, de pollutions électriques).
Caméra, montre, bracelet, bague, frigo, four, chauffage, clim, lunettes à réalité augmentée, tout se connecte, transmet, génère des champs... On estime que 10 milliards d'appareils ou d'accessoires seront connectés à Internet en 2016.

Dissimulé mais bien réel

La terre, le filaire et l'aérien sont trois nouveaux intervenants sur lesquels on a très peu d'emprise. On les subit. Comme leurs effets nocifs sur le son des chaines hi-fi est général et insidieux, on s'y habitue et faute d'élément de comparaison sain, on croit que c'est normal. C'est une nocivité masquée, qui agit surtout par omission, par gommage (ça supprime en douce, sans qu'on s'aperçoive du manque). On perd ainsi du timbre, de l'acoustique naturelle de salle, de la vie, du peps, de la pêche, de l'émotion... la musique s’affadit et devient vite lassante, sans intérêt. On ne l'écoute plus, on ne fait plus que l'entendre, comme un vague fond sonore agréable.

Pensez donc à ce que vous ratez en écoutant le morceau ci-dessous en streaming vidéo, sachant que n'en percevez que le quart, ou moins, de l'émotion qu'il dégage!

Cello Concerto in A minor, op. 129 - Robert Schumann (1810-1856)
1. Movement "Nicht zu schnell", Jacqueline du Pré, cello
New Philharmonia Orchestra, Daniel Barenboim, conductor - 1968

La raison du naufrage

C'est probablement pour cela que la vraie hi-fi n'est plus à l'honneur. Elle ne peut plus faire vraiment la différence entre du mp3 compressé à 320 kbps et du PCM 16 bits 44,1 kHz. Dans les deux cas l'émotion est tout aussi absente. Grimper en amont à 24 bits et 96 kHz n'y fait d'ailleurs strictement rien, car le gommage, le nivellement par le bas, se fait en aval.
Aucun fabricant ne propose de solution, ne serait-ce que partielle, pour résoudre ces trois écueils récemment émergés. Et les écueils, les récifs, c'est bien connu, sont à la base de bien des naufrages, dont celui de la musicalité des chaines hi-fi.
La Hi-Fi en naufrage
Une bouée de sauvetage?

J'ai eu l'occasion d'entendre chez un audiophile (AA) un système qu'il qualifie lui-même de "hi-fi autrement" et qui met en œuvre ce qu'il appelle des "contre-mesures" inventées et fabriquées par lui. Le résultat sonore est remarquable mais l’esthétique des trucs qu'il a mis un peu partout est assez épouvantable. C'est en tous cas la preuve que des solutions existent et fonctionnent. Hélas, étant fort peu bricoleur, je suis bien incapable de faire ça sur ma chaine hi-fi.
Cela laisse une lueur d'espoir, peut-être qu'un jour des fabricants se pencheront sur la question et commercialiseront des accessoires discrets, performants et à prix abordable.

samedi, mai 24 2014

En haute-fidélité audio les découvertes révolutionnaires sont rares et pourtant non exploitées

Je reproduis ci-dessous un ancien éditorial de Jean-Marie Piel paru dans la revue Diapason de Mars 1997
et intitulé "Une découverte révolutionnaire". Mes réflexions personnelles viendront à sa suite:

Une découverte révolutionnaire

Depuis des années, le « son» des câbles pose à la communauté scientifique des problèmes non résolus. Toutes les hypothèses ont été envisagées, toutes les théories examinées.
Toutes sauf une, celle des « microdécharges d'interface» récemment élaborée par Pierre Johannet, chercheur à la direction des études et recherches d'EDF. Neuve et fondamentale, cette théorie s'applique à tous les composants électroniques. Par sa portée, elle devrait révolutionner le domaine de la haute-fidélité dont elle explique tous les paradoxes.

Pour les physiciens orthodoxes, la haute fidélité est devenue un domaine extrêmement irritant. Il n'existe pratiquement plus de corrélation entre les mesures et l'écoute, et le marché mondial du « haut de gamme » tend à se développer sur des concepts dangereusement ésotériques. Même les plus grandes marques s'y mettent. Le foisonnement des câbles « spéciaux» atteignant parfois des prix vertigineux illustre bien ces tendances irrationnelles qui défient le scientifique. Il est évidemment possible d'en sourire avec commisération. Cependant le phénomène a pris aujourd'hui une telle ampleur qu'on ne peut plus l'éluder sans une certaine dose de mauvaise foi.
Après être passé par toutes sortes d'hypothèses scientifiques, un chercheur, Pierre Johannet, vient de faire une découverte fondamentale qui donne enfin la clef de tous ces paradoxes autour desquels la hi-fi tourne depuis des années. Sa réflexion est partie de la plus troublante d'entre elles - surtout pour un ingénieur EDF! -: comment s'expliquer l'influence audible du cordon secteur d'un appareil- un mètre de câble - alors qu'il vient après des kilomètres de lignes électriques? Un tel phénomène a toutes les apparences de l'absurdité. Il semble si contraire à la raison qu'on serait tenté de le nier. C'est en voulant le comprendre que Pierre Johannet a eu l'idée de sa théorie.
Cette théorie qui repose sur les « microdécharges d'interface» est simple comme toutes les grandes idées. Elle stipule que partout où du courant passe dans un conducteur, il se produit à l'échelle moléculaire des microdécharges au niveau de l'interface conducteur/isolant.

Les microdécharges correspondent à des petits claquages de très courte durée. A la différence de l'électricité statique, elles sont audibles car elles sont générées et modulées par le signal audio. Sortes de pics à très hautes fréquences, elles s'éliminent d'elles-mêmes et se recréent au fur et à mesure dans la longueur des câbles. D'où l'influence audible des seuls derniers mètres de câble secteur. Un câble traité spécialement pour neutraliser ces parasites (brevet EDF) a aussitôt démontré de façon spectaculaire le bien-fondé de cette théorie. Des câbles de haut-parleurs et de modulation sont aussi soumis au phénomène des microdécharges. Leur intensité dépend de nombreux facteurs: d'abord du courant mais aussi de la nature du diélectrique, de son contact plus ou moins étroit avec le conducteur et de l'état de surface de ce dernier. Ce point est très important car il explique enfin, à résistivité égale, les différences de « son » liées aux différents métaux - cuivre, argent, or, etc. Dès qu'ils sont traversés par un courant, même très faible, tous les composants électroniques (à l'exception des tubes qui travaillent dans le vide) sont le siège de microdécharges plus ou moins intenses. Le champ d'application de la théorie de Pierre Johannet est donc gigantesque. Il devrait largement déborder le cadre de la hi-fi pour s'étendre à la vidéo, à la micro-informatique et à la métrologie.

Déjà dans le domaine de la hi-fi, cette théorie permet de comprendre mille phénomènes bien connus et mal expliqués comme, par exemple, l'influence audible des vibrations sur des maillons purement électroniques tels que les amplificateurs. Les microdécharges sont en effet très sensibles aux moindres vibrations. Elles sont aussi tributaires du degré hygrométrique de l'air et de sa température... Elles paraissent si omniprésentes qu'on se demande pourquoi leur existence n'a pas été découverte plus tôt. Très pernicieuse, la raison principale est que les moyens qui devraient les combattre en génèrent eux-mêmes. C'est notamment le cas des condensateurs que l'on dispose aux extrémités de certains câbles. Difficile d'isoler le mal quand le remède y participe!
Il reste donc-à élaborer les bons remèdes. Pierre Johannet en a trouvé quelques-uns dont l'impressionnante efficacité audible a achevé de nous convaincre. Ils font l'objet de licences EDF et ne manqueront pas d'intéresser de nombreux constructeurs. Nous avons écouté une chaîne ordinaire traitée contre les microdécharges et avons été stupéfait par une qualité dépassant largement ce que l'on a su faire de mieux jusqu'à présent. Aussi sommes-nous persuadé que cette découverte va enfin faire sortir la hi-fi de l'ésotérisme et lui donner les moyens de progrès inespérés et enthousiasmants.
Fin de citation

Personne... sauf peut-être une seule!

Cette découverte de Pierre Johannet(*) a-t-elle révolutionné la hi-fi? Les constructeurs de matériels audio en ont-ils tirés des avancées qui auraient profité aux mélomanes? Non, rien de tout ça n'est arrivé et quatorze ans après cette découverte, la révolution annoncée a fait un flop, les choses n'ont pas avancé d'un millimètre. Ionostat - version audiophile AA - brevet P. JohannetLa controverse sur le Ionostat, autre appareil inventé par Pierre Johannet (en 2004) pour régler cette fois des problème liés à l'air, a longtemps alimenté les polémiques dans les forums et puis le feu s'est éteint.
Un seul chercheur a, à ma connaissance, exploré plus avant la voie ouverte par Pierre Johannet et a apporté des solutions innovantes, et souvent surprenantes. Ce chercheur discret a pris le pseudonyme de Audiophile AA (on comprend son prudent anonymat quand on a lu les réactions souvent stupides des forums hi-fi concernant le Ionostat).

Selon l'audiophile AA, les micro-décharges d'interface ne sont qu'une des composantes des nombreuses perturbations que subissent de nos jours les chaines Hi-Fi, et en particulier les musiques mises sous leur forme numérique. Les solutions se trouveraient donc principalement en dehors des appareils audio et non dans leurs circuits ou dans leurs composants, encore que les tubes à vide soient dans l'histoire un peu mieux lotis que les semi-conducteurs.Seraient concernés les câbles secteur et modulation, les meubles, le sol, le milieu aérien, le contexte électromagnétique local etc.

40 ans de recherches hi-fi

Les fichiers personnels de l'audiophile AA, constituaient la somme de ses recherches en Hi-Fi durant plusieurs décennies. Ces fichiers ont été longtemps accessibles et téléchargeables en ligne, et ils foisonnaient de trouvailles originales. Originales, c'est le moins qu'on puisse dire avec par exemple le COT
COT coupleur optimiseur de terre - par l'audiophile AA
Fort heureusement toutes les trouvailles de AA n'avaient pas une tel aspect! Hélas il semble qu'on ne trouve plus ses fichiers perso sur le site qui les hébergeait (Le coin audiophile, sur le site Apiguide.net). Dommage!

La hi-fi de qualité a disparu

Mais qui s'en soucie en 2014 ? Selon les fabricants, il n'y a plus de marché pour la hi-fi de qualité, ni pour la hi-fi seule. Elle a été dévorée par le home-cinéma d'un côté et par le téléphone mobile de l'autre Les consommateurs seraient, dans leur très grande majorité, très satisfaits de leur mp3 écouté sur leur iPhone.
Sur le blog de AA il est fait état d'une possibilité de mise en relation entre mélomanes audiophiles bidouilleurs qui pourraient partager ces fichiers, c'est peut-être une ultime chance de retrouver cette manne que représentent les fichiers perso de AA.



(*) http://www.supelec.fr/ecole/radio/Audio_coding_flux_2005.pdf
http://www.thf.fr/uTheorie/TheoriePJouhanet.htm

dimanche, mai 18 2014

Musique classique, jazz et fin de droits, peut-être une aubaine pour le mélomane?

Les droits en matière d'enregistrements musicaux(*) sont de 50 ans (70 ans pour les droits d'auteur). Ensuite ils tombent dans le domaine public
Cela signifie qu'à ce jour, à mi 2014, les enregistrements antérieurs à 1964 ne rapportent plus de royalties à leurs ayant-droits et que tout un chacun peut les rééditer. Et bien sûr la barre fatidique "domaine public" va avancer d'un millésime chaque année.

Une résurrection possible

Cela signifie aussi que l'âge d'or de l'enregistrement qui a vu le jour avec le microsillon et la stéréo et qui couvre la grande période de l'analogique 1955 à 1980 va probablement être à nouveau disponible en CD. En effet, avant de perdre leurs droits, les éditeurs de CDs, les majors compagnies surtout, s'empressent de ressortir leurs fonds de catalogue, parfois remastérisés dans de meilleures conditions que les premières numérisations du débuts du CD, et ce à prix très raisonnable. C'est aussi pour les grands labels l'occasion de sortir des coffrets "mémoire" du style "The Decca sound", "RCA Gold Seal", "Tout Karajan" ou toute la collection "Mercury Living Presence".

Pressés par le temps

Les éditeurs ont certes l'épée dans les reins mais ils avancent d'autant plus facilement que leurs fonds de catalogue sont depuis longtemps amortis et que c'est du coup une source non négligeable de profits en ces temps de disette financière. Bien sûr quelques éditeurs risquent de rechigner à remixer et remasteriser les titres dont les ventes pourraient ne pas couvrir de tels nouveaux frais. Mais le devoir de mémoire (qui émeut très peu les financiers) devrait tout de même être facilité par le téléchargement et la dématérialisation qui sont un mode de distribution musicale plus rémunérateur et bien moins coûteux que le pressage, le stockage et la distribution de CDs.

Vigilance du mélomane!

La période 2014 - 2030 pourrait bien devenir un nouvel eldorado du mélomane chercheur de trésors musicaux inégalés. Restons à l'affut!
A l'affut, certes, mais où faut-il regarder? Les grands labels d'antan ont disparu ou ont été rachetés, absorbés, fusionnés..

>> EMI Classics est mort http://operacritiques.free.fr/css/index.php?2013/02/10/2194-emi-est-mort


Redécouvrez les GROC (Great Recordings of the Century)



Les "majors" se réduisent aujourd'hui à 3 grands groupes:


Mais fort heureusement, restent de nombreux labels indépendants...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_labels_ind%C3%A9pendants

(*) Droits voisins du droit d'auteur Ce sont les droits des artistes-interprètes, des producteurs de phonogrammes et de vidéogrammes ainsi que des entreprises de communication audiovisuelle (art. L.211 et suivants du CPI). L'utilisation d'un support déjà enregistré (phonogramme, vidéogramme, film...) pour la réalisation d'un nouveau support, nécessite l'accord préalable des titulaires de droits voisins du premier support.

lundi, avril 14 2014

Les grands labels des années glorieuses du disque noir

RCA Living StereoRCA Victor Living Stereo, MERCURY Living Presence et DECCA ont produit pendant plus d'une décennie un grand nombre de disques qui ont bénéficié d'une exceptionnelle qualité d'enregistrement mettant en œuvre seulement 3 micros. Soit 2 micros cardioïdes plus 1 omnidirectionnel, soit 3 omnidirectionnels (MERCURY). DECCA plaçait ses 3 micros sur un T inversé, le célèbre "Decca tree", obtenant une qualité sonore à l'origine du slogan "The Decca Sound".
De son côté La Columbia Records ne chômait pas, avec la pléiade de vedettes qu'elle distribuait, en partie du fait de son antériorité historique. Dès 1946 Columbia avait en effet édité le premier microsillon en 33t/mn (des œuvres de Mendelssohn et Tchaïkovski). On retrouve ses enregistrements mythiques dans la collection "Columbia Masterworks".

L'âge d'or de la stéréophonie

Mercury Living PresenceCes "Golden Sixties" coïncidaient avec les débuts de la stéréo et bien sûr toute la chaine de production était entièrement analogique depuis l'enregistrement jusqu'au pressage final du disque noir 33T. Tous les appareils électroniques étaient alors à tubes. Les tourne-disques "grand public" étaient équipés de cellules de lecture piezo électriques, puis avec le début de la HI-Fi de cellules magnétiques à aimant mobile et seul le mélomane fortuné ou le professionnel pouvait s'offrir les rares et coûteuses cellules à bobines mobiles.

DG original ImageLes pionniers de la prise de son

Ils avaient tout à inventer pour faire de bonnes prises de son stéréophoniques. Leur seul critère était de comparer si ce qu'ils avaient enregistré reflétait bien ce qu'ils avaient entendu en direct. Avec du pragmatisme, de l'oreille, du talent et pas de théorie, en se débrouillant avec les moyens techniques de l'époque,ils firent des prouesses.



Quelques noms à retenir:

  • Richard Mohr et Lewis Layton pour RCA (discographie)
  • Robert Fine et Wilma Cozart pour MERCURY (discographie)
  • Kenneth Wilkinson et Roy Wallace pour DECCA (discographie)
  • Douglas Larter et Walter Legge pour EMI (discographie)
  • Fred Plaut et Bill Porter (studios Nashville) pour COLUMBIA (discographie)
  • Günter Hermanns et les Emil Berliner Studios pour DG (discographie)

EMI Masters Tous ces responsables des prises de son ont fait un travail rarement (jamais?) été égalé par la suite. Voir leur nom dans le livret du CD ou sur la pochette du disque noir est (presque(*) une garantie contre tout ratage de l'enregistrement.
Chaque label faisait ses propres recherches dans la prise de son et en gardait jalousement le secret. La vive concurrence dopait la créativité.

Quand le numérique sauve l'analogique de l'oubli

The DECCA SoundNous avons maintenant la chance d'avoir accès aux bandes mères analogiques, bandes magnétiques ou films magnétiques, de l'époque dans une remastérisation soignée en 20 ou 24 bits qui les restituent à 100%... et donc d'éviter les nombreux défauts du disque microsillon. Car oui, les vinyles en ont des défauts, croyez-moi en tant que vieux discophile, et pas des moindres. La même matrice pouvait produire jusqu'à 10 000 disques vinyle mais seuls les 1 000 premiers étaient de la meilleure qualité, et encore... Tomber sur un bon pressage de 33T relevait de la roulette russe avec 3 balles sur 6 dans le barillet! Il faut aussi savoir que les toute-premières numérisations des disques noirs étaient peu satisfaisantes au début, parfois carrément décevantes.

Presque tous les grands labels ont fait une nouvelle remastéristation d'une partie de leur catalogue dès que la technique numérique a pu utiliser des outils de traitement performants et un encodage de meilleure qualité sur un nombre de bits accru. Ainsi les Emil Berliner Studios firent-ils un remarquable travail de remastérisation pour DG dès 1990-91, d'autres labels profitèrent de leurs bandes-mères en 3 pistes pour sortir une version SACD multicanal. Attention, souvent les pochettes des CD sont reprises à l'identique dans anciennes. Bien choisir les CD réédités après 1990 et avec la mention "Remastered" ou "Digitally Remastered".

L'actualité des anciennetés

Vous aurez compris que ce blog parlera surtout des "anciens" mais qui sont loin d'être des antiquités. Il y a des centaines d'autres blogs consacrés aux dernières sorties en disques, aux tubes du jour et aux clips, il est inutile que j'en rajoute un. Mais si vous recherchez des trésors du passé discographique, alors peut-être que ce blog retiendra votre attention.
Originals Philips
Liens:

The Decca Sound : Secrets of the Engineers http://www.polymathperspective.com/?p=2484
http://www.philsbook.com/abbeyroad.html
http://audiophile.apiguide.net/?p=1194
http://culturecatch.com/music/columbia-LP-birthday
http://en.wikipedia.org/wiki/Columbia_Records


(*) Pourquoi ce "presque": Hélas toutes les remastérisations ne se valent pas. Les meilleures sont les simples numérisations en 24 bits refaites avec des convertisseurs A/N récents, issues des bandes originales, sans retriturage du mixage, sans bidouillages des pistes, par exemple pour diminuer le souffle de bande ou pour mettre en avant les voix des chanteurs. L'émotion pâtit chaque fois de telles malversations, sans parler de l'acoustique de salle, ni de la vie!


Le mythe du vinyle qui sonnerait mieux que le numérique:

- Audio myth: Vinyl better than CD?
- Are Vinyl Recordings Better than Digital?
- Disque noir vinyle, le retour? ou bien simple effet de mode?

Quelques sites Actualités & Forums Musique Classique:

ResMusica
Altamusica
Télérama
MQCD Musique Classique
Pianioweb
Classiquenews
Music-story
Concertclassic
ConcertoNet
Culturebox
Artistik rezo
Qobuz info
Symphozik
Classicstodayfrance
Cadenceinfo
Le coin du discophile classique
Parlons Musique
Autour de la musique classique
Le forum musique
Forum de la guitare classique
Toutes les musiques du monde
La musique classique
Forums usenet-fr; Musique classique
Forum Opéra
Opéra fr
ODB Opéra
Wikipedia: Portail de la Musique Classique

samedi, avril 12 2014

Très rapide histoire de l'enregistrement sonore

1877 Charles Cros invente le Paléophone
1878 Thomas Edison dépose le brevet du phonographe (à cylindre)
Phonographe 78T portable1888 Emil Berliner lance le gramophone en Allemagne
1925 L'enregistrement passe du domaine acoustique et mécanique au domaine électrique, grâce à l’invention de la lampe triode
1927 La norme du 78T est fixée, elle va perdurer plus de 20 ans
1946-49 Sortent aux USA les premiers microsillon en 45 t/m et 33tours 1/3

Fin de l'ère du 78T, début de celle du microsillon(*)

1951 Le premier microsillon 45 tours sort en France
1954 Ampex introduit le premier enregistreur audio multi-pistes, 2 puis 3 pistes (Ampex 300-3)
1955 Les premiers enregistrements stéréophoniques sont réalisés par RCA, Mercury puis Decca
1958 Les 33T stéréo font leur apparition sur le marché
1960 Emergence de la cassette audio et de la musique nomade (Walkman de Sony)
1966 Ampex sort ses magnétophones professionnels 8 pistes. Les enregistrements voient se multiplier le nombre de micros
1975 Début de l'enregistrement numérique dans les studios, encore réservé à un usage professionnel
1978 Début du déclin du disque noir tant en quantités vendues qu'en qualité de pressage (moins de matière, cadences accrues, travail souvent bâclé)
1979 Ampex introduit leur plus avancé enregistreur 24 pistes, le modèle ATR-124, toujours analogique

Début de l'ère numérique

1982 Sony sort le premier magnétophone numérique 2 pistes, Digital Audio Stationary Head (DASH), plus tard jusqu'à 48 pistes!
1982 Sortie des premiers 33T vynile issus d'une bande mère numérique
1983 Philips, associé à Sony, introduit au Japon le format numérique grand public avec le disque compact (CD)
1988 Les ventes de CD dépassent celles des vinyles 1990 Se généralise au grand public le disque compact enregistrable (ou CD-R ) de données ou de musique avec un ordinateur
1999 Philips lance le SACD, à encodage DSD théoriquement meilleur que le CD, autorisant le multicanal et surtout non copiable (PSP).

Fin progressive de l'ère du microsillon, qui aura duré plus de 30 ans

2000 Commence le déclin des ventes du CD, émergence du MP3 et de la copie illégale,
2001 iTunes est lancé par Apple et propose de la musique au téléchargement, en qualité compressée
2005 L'offre légale de musique par téléchargements sur Internet décolle vraiment
2008 Le téléchargement de la musique sur les téléphones mobiles décolle
2010 Qobuz, service de musique en ligne français, propose des abonnements d'écoute de musique en streaming, et l'achat de musique en haute qualité (16 bits 44,1 kHz et plus)
2011 Rétrécissement ou disparition des rayons de disques dans les magasins spécialisés et les grandes surfaces de vente
2012 Les convertisseurs N/A externes décollent, avec l'USB asynchrone. Les PC, disques durs et NAS deviennent de plus en plus les nouveaux supports de musique.

Début de l'ère de la musique dématérialisée, sans disparition du CD
C'est l'ère de la cohabitation, actuelle, et qui semble partie pour durer.

(*) Ne croyez pas que les vieux et lourds disques 78T aient un son pourri. Les derniers 78T produits avaient une excellente qualité. Il suffit de trouver le bon diamètre de diamant pour la cellule phonolectrice. En effet les aiguilles en acier d'antan usaient le plus souvent la partie inférieure du sillon, en effectuant la lecture sur la partie haute préservée, on limite grandement les bruits de surface. Enfin, rappelez-vous qu'il vaut mieux une bonne mono qu'une mauvaise stéréo, une interprétation exceptionnelle même sur un vieux disque qui pétille plutôt qu'une quelconque sur un SACD. Lire http://www.tsf36.fr/repro.htm

Sur AES.org (Audio Engineering Society) et sur historyofrecording.com vous pouvez lire une histoire des techniques de l'enregistrement bien plus complète!


The Golden Era

De cette saga couvrant plus d'un siècle de l'enregistrement sonore, j'ai musicalement un petit (un gros) faible pour la période 1954 - 1970.
C'est vraiment l'âge d'or de l'enregistrement stéréo, tant au niveau classique, que Jazz et variétés.
La technique stéréo rivalise de qualité avec des ingénieurs du son inventifs et mélomanes, les grands orchestres et les grands chefs veulent tous se surpasser, et les stars du disque et de la scène se comptent par dizaines. Oui, une grande époque pour la musique, toutes les musiques!
Age d'or du disque vynile et des Rolling Stone
Quelques rock stars et vedettes des années 60 :

Bob Dylan, The Beach Boys, The Beatles, Dave Brubeck, Eric Clapton, George Harrison, Jimi Hendrix, Carlos Jobim, Janis Joplin, Led Zeppelin, John Lennon, Pink Floyd, Jim Morrison, Elvis Presley, The Rolling Stones, Simon and Garfunkel, Frank Sinatra, Stevie Wonder, Otis Redding, Marvin Gaye, Ray Charles, James Brown etc. .

En Jazz c'est une explosion de talents... Max Roach, Charles Mingus, Eric Dolphy, Gil Evans, Art Blakey, Modern Jazz Quartet, Ornette Coleman, John Coltrane, Jimmy Giuffre, Sonny Rollins, Jackie McLean, Thelonious Monk, Kenny Burrell, Horace Silver, Oscar Peterson, Miles Davis, Nina Simone, Joan Baez, Tina Turner, Aretha Franklin, Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan etc.
J'allais oublier nos français: Georges Brassens, Jacques Brel, Jean Ferrat, Léo Ferré, Édith Piaf, Claude François, Les Chaussettes Noires, Serge Gainsbourg, Barbara, Johnny Hallyday et tant d'autres chanteurs de variétés,

Mais pour autant que cette énumération semble prestigieuse, c'est le classique qui profite surtout de cet élan créatif.

vendredi, avril 11 2014

La musique, c'est du bruit qui pense (Victor Hugo)

Voilà une affirmation de notre plus célèbre poète national qui pourrait bien avoir des difficultés à s'appliquer aujourd'hui à nombre de musiques... mais par courtoisie je n'en citerai aucune!

En fait tous les sons peuvent être musicaux en soi,comme certains bruits naturels ou encore les sons qu'on associe au silence. Tous les sons et même les "non-son", les silences, ont leur place dans un discours musical. Tout dépend de celui qui pense le discours et de celui qui le reçoit. Mais il faut aussi compter avec celui qui transmet un discours qu'il n'a pas lui-même écrit, l'interprète... et aussi la chaîne Hi-fi qui est supposée reproduire tout cela chez soi sans trahir personne.

Vous avez dit mélophile?


La musique qui enflamme l'esprit et l'âmeUn mélophile est une personne qui aime la musique, sans distinction de genre. Le mot est synonyme de mélomane, personne qui aime la musique mais... surtout classique, dans son sens courant. On remarquera au passage que mélophile ressemble beaucoup à audiophile. Mais si l'audiophile est souvent épris de technique, parfois plus que d'art, le mélophile ne voit dans toute technique qu'un simple moyen mis au service de la musique.

Mon blog sera donc consacré à la musique enregistrée. Cela depuis la création du microsillon et de la stéréo en 1954, jusqu'à l'actuelle musique numérique dématérialisée. Mes propos ne porteront que très accessoirement sur la hi-fi et encore plus rarement sur les matériels du commerce.